Le 21 août 2013 change la nature du conflit syrien
Avec l’utilisation avérée d’armes chimiques contre sa propre population civile par la dictature syrienne, un seuil a été franchi. Face à de tels actes de barbarie, l’absence de réaction et l’inertie constitueraient pour le régime de Bachar El Assad un véritable blanc-seing, qui conduirait à une nouvelle escalade dans l’horreur.
C’est pourquoi pour EELV, une intervention, y compris militaire, nonobstant l’utilisation par la Russie et la Chine de leur droit de véto au Conseil de sécurité de l’ONU, est à ce stade inéluctable.
Ayant conscience des précédents de l’Afghanistan et de l’Irak, cette intervention devra impérativement :
– avoir pour seule vocation de protéger les populations civiles, notamment dans les zones libérées et sous contrôle de l’Armée Syrienne Libre
– être ciblée et limitée dans le temps et dans ses modalités d’action, frappes extérieures et éventuellement aériennes ciblées
– se faire dans un cadre multilatéral, notamment avec les pays de la Ligue Arabe
– permettre les conditions de relance de la Conférence internationale sur la Syrie, dite « Genève 2 », avec toutes les parties prenantes, pour renforcer les chances d’une issue politique
– revenir le plus rapidement possible dans le cadre du droit international
Sur le plan européen, la France doit impérativement prendre l’initiative, comme elle s’y emploie depuis le début du conflit, d’impliquer l’UE, tant dans le processus diplomatique, que sur l’accueil des réfugiés en activant la directive sur la protection temporaire en cas d’afflux massif.
La situation en Syrie démontre également l’impérieuse nécessité et l’urgence de réformer le fonctionnement du conseil de sécurité de l’ONU et l’exercice du droit de veto, celui-ci étant désormais totalement inadapté à la géopolitique du monde actuel.
Enfin, EELV demande la tenue d’une réunion urgente entre le Président de la République, le Premier Ministre et les Présidents des groupes parlementaires. Sous réserve des impératifs opérationnels, une convocation en séance exceptionnelle du Parlement serait également opportune.
Pascal DURAND, Secrétaire National
Hélène FLAUTRE, Présidente de la délégation des députés européens écologistes
Jean-Vincent PLACE, Président du groupe écologiste au Sénat
Barbara POMPILI et François DE RUGY, Co-Présidents du groupe écologiste à l’Assemblée Nationale