Taxe carbone : Sarkozy se cache derrière l’Europe pour justifier son immobilisme
Nicolas Sarkozy, lui, préfère renvoyer la balle aux 27 Etats-membres de l’UE – une décision qui déçoit même dans les rangs de la majorité présidentielle puisque la secrétaire d’Etat à l’écologie Chantal Jouanno s’est dit « désespérée » de voir ce qu’elle appelle « l’ écolo-scepticisme » l’emporter… Qu’attend le président français de la part de l’Union européenne exactement ? Tantôt une taxe carbone communautaire, tantôt une taxe carbone aux frontières, « deux mesures qu’il sait improbables dans les années qui viennent », soulignent Yannick Jadot, Jean-Paul Besset et Pascal Canfin, tout trois élus d’Europe écologie au Parlement européen. De fait, toutes les questions liées à la fiscalité requièrent l’unanimité des Etats-membres de l’UE – ce qui préfigure des débats animés qui ne porteront en tout cas pas leurs fruits dans les années qui viennent…
Polluer gratis
Et pourtant, tant qu’une éventuelle taxe européenne sur la consommation d’énergie n’existera pas, les industriels européens ne feront rien pour favoriser des comportements plus sobres et moins gourmands en énergie. Ils sont dans les faits déjà protégés de la compétition internationale, puisqu’ils reçoivent dans le cadre du marché carbone des droits à polluer gratuits qu’ils peuvent revendre pour se faire des centaines de millions d’euros de profit : « Avec la chute des émissions de carbone liés à la récession économique et l’afflux massif de crédits carbone étrangers, les efforts demandés aux industriels se réduisent à peau de chagrin », poursuivent les membres du Parlement européen.
Le renoncement de Nicolas Sarkozy est d’autant plus dramatique que l’investissement dans la transition énergétique constitue l’un des leviers de sortie durable de la crise avec des centaines de milliers d’emplois à la clé et la réduction de la précarité énergétique. Une nouvelle compétitivité de l’économie française et la réduction du chômage ne sont pas pour demain.
En septembre 2009, les eurodéputés d’Europe écologie réagissaient au projet de taxe carbone annoncé par le gouvernement français : La fiscalité écologique fait pschitt !