Triomphe électoral pour le SNP
Le scrutin écossais est un scrutin mixte, pour partie par circonscription (73 sièges), et pour partie à la proportionnelle par région (56 sièges). En remportant 53 circonscriptions sur 73, le SNP a « tapissé » de jaune la carte des résultats mise en ligne par la BBC, arrivant largement en tête dans tout le Nord et le centre de l’Ecosse, ainsi que sur la totalité des circonscriptions d’Edinburgh, la capitale historique, et même tout autour de Glasgow, le fief historique du parti travailliste.
Dans la mandature précédente, la victoire du SNP n’avait été que relative, avec seulement un siège d’avance sur le Labour, 47 contre 46. Il y a désormais 32 sièges d’écart, 69 contre 37 !
Durant les quatre années depuis 2007, le gouvernement minoritaire dirigé par le First Minister, Alex Salmond, a été constamment sous la menace d’être mis en minorité, et il n’a évité cet écueil qu’en raison de la qualité des actions menées par le gouvernement nationaliste écossais. Son gouvernement a mis l’accent sur les questions sociales, notamment l’amélioration de la politique de santé, défini des objectifs très ambitieux pour les énergies renouvelables, en promettant de faire de l’Écosse l’équivalent de l’Arabie Saoudite en Europe pour les énergies propres, et il a largement innové en tous domaines, y compris sur les questions administratives. Ainsi, l’autonomie écossaise est la première administration en Europe à avoir mis au point une comptabilité publique et financière doublée d’une « comptabilité CO2 ». Ainsi, lors du vote du budget, l’engagement ne porte pas simplement sur des montants financiers, mais aussi sur des quotas de réduction des émissions CO2. Ainsi tel budget des hôpitaux se voit assigner, en plus des objectifs de dépenses de santé, des objectifs CO2 qui l’obligent à investir en priorité là où seront réalisées des économies d’énergie : isolation des immeubles, renouvellement du parc automobile, etc…. Idem pour l’Education, les Sports, les Universités, etc….
Cet excellent bilan a donc convaincu les Écossais de confirmer et d’amplifier bien davantage la confiance accordée à Alex Salmond, qui sera très certainement reconduit à la tête des institutions écossaises, et à ses amis du SNP.
Fort de cette confiance, il a même, dès le soir des élections, relancé le processus d’autodétermination du peuple écossais et promis un référendum sur l’indépendance en 2015.
La victoire éclatante du SNP à ces élections sera une victoire historique pour le peuple écossais, et aussi pour toutes les nations sans État en Europe.
François ALFONSI