Les eurodéputé·e·s relèvent l’ambition du désamiantage en Europe
L’amiante est interdit dans l’UE depuis 2005, mais de nombreux risques subsistent, car de nombreuses personnes travaillent et vivent encore dans des bâtiments contaminés par l’amiante et les travailleurs·ses sont confrontés à de graves risques lorsqu’elles et ils effectuent de travaux d’entretien, de démolition ou de rénovation de bâtiments plus anciens que 2005. L’amiante est responsable de plus de la moitié des décès dus au cancer professionnel dans le monde. Si la vague de rénovation va accélérer l’efficacité énergétique des bâtiments en Europe, elle se traduira également par une exposition professionnelle et environnementale importante à l’amiante pour laquelle l’Europe doit prendre des mesures afin de protéger non seulement ses travailleurs, mais toutes les personnes vivant en Europe.
Le Parlement pousse la Commission européenne vers un désamiantage plus ambitieux
La Commission européenne a déjà entamé les travaux de révision de la valeur limite professionnelle pour l’amiante et devrait présenter une proposition en 2022. Afin d’influencer cette proposition, le Parlement européen a décidé de lancer un rapport sur la protection des travailleurs contre l’amiante. Il appelle par ce rapport adopté aujourd’hui à une stratégie beaucoup plus large que la simple révision de la valeur limite d’amiante: une stratégie européenne pour l’enlèvement de tout l’amiante (ESRAA), qui comprend entre autres une mise à jour de la directive concernant la protection des travailleurs contre les risques liés à une exposition à l’amiante pendant le travail et une proposition législative pour la reconnaissance des maladies professionnelles et des normes minimales pour l’indemnisation des victimes de maladies professionnelles liées à l’amiante, ainsi qu’une proposition législative pour le dépistage obligatoire des bâtiments. En tenant compte des recommandations des différentes parties prenantes et après consultation du comité consultatif pour la sécurité et la santé au travail, le Parlement demande la mise à jour de ces limites d’exposition, qui devraient être fixées à 0,001 fibres/cm3 (1 000 fibres/m3). C’est l’eurodéputée Sara Matthieu qui a défendu les positions écologistes pour ce texte.
L’exposition à l’amiante, une forme d’inégalité environnementale et sanitaire
La reconnaissance et l’indemnisation des maladies liées à l’amiante était essentielle pour le groupe Verts/ALE car elle est une question de justice sociale face à une catastrophe sanitaire de longue durée. Les femmes sont particulièrement vulnérables à certains types d’exposition à l’amiante, y compris l’exposition secondaire.
Pour Mounir Satouri, membre de la Commission des affaires sociales et de l’emploi (commssion qui a préparé le rapport)
L’exposition à l’amiante est une forme d’inégalité environnementale et sanitaire, et la transition vers une Europe sans amiante doit être socialement équitable. Les groupes de victimes de l’amiante doivent être soutenus et associés avec les partenaires sociaux à l’élaboration, à la mise en œuvre et à l’évaluation de la stratégie européenne et des plans nationaux. Tous les frais médicaux liés à l’exposition à l’amiante devraient être couverts par les employeurs! Nous sommes extrêmement satisaits que le Parlement appelle à ces mesures.
Un contrôle obligatoire de l’amiante avant travaux, location ou vente pour protéger les personnes
Le Parlement européen appelle aujourd’hui à des contrôles de l’amiante avant les travaux de rénovation énergétique et la vente ou la location d’un bâtiment: afin de protéger la santé des travailleurs de la construction et des locataires et propriétaires en devenir (pour les bâtiments construits avant 2005 ou avant l’année d’une interdiction nationale équivalente de l’amiante).
Pour Mounir Satouri
Il serait inacceptable que les travailleurs·ses du bâtiment, acteurs·rices clés de la vague de rénovation des bâtiments dont nous avons besoin pour la transition écologique soient victimes de l’amiante. Une transition juste, c’est aussi en protéger les acteurs·rices de terrain.
Un désamiantage socialement juste
Nous écologistes faisons pression pour un enlèvement de l’amiante dirigé par l’UE dans le cadre de notre campagne de groupe sur le droit à un logement décent. Pour plus d’infomations sur cette campagne pour des logements décents et sains pour tous, cliquez ici.
Le Parlement appelle aujoud’hui à la reconnaissance du droit à un logement convenable pour protéger le droit humain à la santé et initme à la Commission et aux États membres de défendre l’accès à un logement décent, abordable et sain. Le désamiantage ne doit pas servir de prétexte à l’expulsion des locataires au motif que leurs logements doivent être rénovés. Pour Mounir Satouri,
Il étai très important que le Parlement appelle à ce que l’éloignement se fasse en toute sécurité et qu’il soit effectué de manière socialement équitable. Nous avons gagné cette bataille, et celle de la prise en charge prioritaire des écoles, des établissements de santé, des logements sociaux.
Accélérer le financement du désamiantage
Le Parlement demande à mobiliser tous les mécanismes financiers européens existants, au niveau de l’UE et des États membres. La Commission a déjà clairement indiqué que les États membres peuvent allouer des Fonds structurels et d’investissement européens pour la manipulation et l’enlèvement de l’amiante. Pour Mounir Satouri
Un coup d’accélération s’impose, l’amiante n’est pas un problème du passé. L’Europe doit protéger les personnes exposées à l’amiante, et les travailleurs·ses de la construction qui nous aideront à sortir de cette longue et injuste catastrophe sanitaire
Selon des études récentes, 125 millions de personnes dans le monde ont été exposées à l’amiante sur le lieu de travail et environ 250 000 personnes meurent chaque année à cause de l’exposition à l’amiante, soit environ 80 000 dans l’UE.
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