Budget 2021 : les ambitions du Parlement européen pour le « Monde d’Après »

19 juin 2020

Ce vendredi 19 juin, le Parlement européen a adopté le rapport sur les orientations du budget de l’Union européenne pour 2021. En tant que rapporteur fictif pour le groupe des Verts/ALE, David CORMAND a négocié avec les autres groupes politiques du Parlement pour obtenir un budget de combat pour le climat.

Le budget de l’Union pour 2021 est capital, puisqu’il doit apporter les réponses nécessaires à la crise économique et sociale déclenchée par la Covid-19, mais aussi car il est le premier budget du futur Cadre Financier Pluriannuel (CFP) 2021-2027 qui est négocié ce jour-même par les États Membres.

 

Le contenu de ce rapport, qui développe la position du Parlement en amont de la publication du projet de budget par la Commission européenne le mercredi 24 juin, est donc crucial dans la bataille pour le climat qui doit être menée dans les dix années à venir. Grâce à l’action de David CORMAND dans les négociations, ainsi qu’à l’excellent travail du rapporteur Pierre LARROUTUROU et des autres rapporteur.es fictif.ves, il est l’un des plus ambitieux textes budgétaires ayant été adoptés par le Parlement pour répondre à l’urgence climatique et sociale.

 

La plus grande victoire pour les écologistes est d’avoir inscrit, pour la première fois dans un budget annuel, un objectif de 30% des dépenses totales pour le climat, et de 10% pour la biodiversité ! Les député.es européen.nes rappellent également à la Commission la nécessité de revoir à la hausse ses objectifs de baisse des émissions de gaz à effet de serre, pour atteindre moins 55% d’ici 2030, bien que selon David CORMAND cet objectif soit toujours insuffisant.

 

Pour les écologistes, la réponse à apporter à la crise économique et sanitaire ne peut être dissociée d’une accélération de la transition écologique. L’Union européenne doit dès aujourd’hui adapter son budget aux limites planétaires, comme l’y enjoint ce rapport, montrant ainsi le chemin de la transformation nécessaire vers une société résiliente et sobre. Cette transformation doit par ailleurs se faire de façon juste, et les eurodéputé.es ont rappelé l’importance de venir en aide aux États et aux populations les plus durement touchés par la crise sanitaire et économique.

 

En outre, pour financer le plan de reconstruction et les priorités de l’Union, le Parlement a rappelé l’importance de créer de nouvelles ressources propres. Celles-ci prendraient la forme d’une taxe sur les géants du numérique, sur les transactions financières, ou encore sur le carbone, et permettraient de faire un pas décisif vers plus de justice fiscale en Europe.

 

Sur le volet des dépenses, grâce à l’adoption d’un amendement déposé par David CORMAND, les eurodéputé.es ont enjoint l’Union à aligner tous les investissements publics dans les infrastructures de transport sur les objectifs de l’Accord de Paris, afin d’exclure par exemple le financement d’infrastructures aéroportuaires. Dans le même temps, et malgré l’opposition des groupes conservateurs, le PPE (Les Républicains) en tête, le Parlement a appelé de ses vœux le désinvestissement public des énergies fossiles, énergies du passé qui n’ont pas leur place dans la transition verte.

 

La crise sanitaire a été un révélateur – s’il en était besoin – des inégalités de genre dans nos sociétés européennes, en particulier de la surreprésentation des femmes dans les professions les plus précaires et les moins bien rémunérées. Ce rapport appelle donc la Commission à présenter un budget qui soit attentif à ce que l’on appelle le « gender budgeting », de façon à s’assurer que les fonds publics ne soient pas inéquitablement répartis au détriment des femmes. Le rapport demande notamment la création d’une ligne spécifique pour soutenir les défenseuses des droits humains et pour assurer l’égal accès à la santé et aux droits sexuels et reproductifs.

 

Malgré de telles ambitions, le rapport connaît un angle mort majeur : celui de l’agriculture. Les demandes formulées par les eurodéputé.es ne sont pas à la hauteur des enjeux posés par la Politique Agricole Commune (PAC), le premier poste de dépenses de l’Union européenne. En effet, le Parlement a rejeté l’amendement déposé par David CORMAND qui appelait la Commission à refondre sa proposition pour la prochaine PAC pour, enfin, répondre à l’urgence climatique, à l’effondrement de la biodiversité et aux difficultés rencontrées par les paysannes et les paysans.

 

L’adoption des orientations du budget de l’Union pour 2021 par le Parlement européen marque la première étape vers une Europe écologique et solidaire, et David CORMAND ainsi que les écologistes porteront haut et fort ce message lors des négociations à venir avec les États membres.

 

 

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