Caroline Roose sur la responsabilité environnementale des entreprises
« En janvier, après 13 ans de bataille juridique, l’entreprise Shell a été reconnue responsable des dommages résultants de graves marées noires causés par l’une de ses filiales au Nigeria.
Le pétrole déversé dans le delta du Niger a endommagé la biodiversité, les moyens de subsistance et la santé des populations de la région.
La multinationale a été condamnée à indemniser les fermiers nigérians.
C’est historique, les choses bougent, mais 13 ans, 13 ans ! C’est trop !
Les responsables de telles catastrophes doivent être condamnés et suffisamment sanctionnés si nous voulons éviter qu’elles se répètent.
Le rapport que nous votons pointe les lacunes de la directive sur la responsabilité environnementale.
La Commission doit proposer une réforme profonde de ce texte, en élargissant sa portée et en garantissant aux victimes un accès effectif à la justice.
Il faut s’assurer de faire du principe du pollueur-payeur une réalité et plus une fiction, en Europe comme ailleurs.
L’Union européenne a une responsabilité particulière : empêcher que nos actions et celles de nos entreprises causent des dommages environnementaux à l’international.
La législation européenne à venir sur le devoir de vigilance est l’occasion d’introduire des mécanismes de responsabilité efficaces, pour que les maisons-mères soient tenues responsables des activités de leurs filiales dans les pays hors de l’Union européenne.
L’Union européenne doit faire de la lutte contre les crimes environnementaux une de ces priorités politiques sur la scène internationale.
La Cour pénale internationale doit pouvoir juger pénalement les actes criminels qui constituent un écocide.
L’Union européenne a l’occasion historique d’être leader sur la scène internationale en reconnaissant l’écocide.
C’est crucial pour protéger les droits humains, l’environnement et la biodiversité ! »
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