Caroline Roose sur la situation de la pêche artisanale dans l’UE
Mercredi 18 janvier, Caroline Roose est intervenue sur la situation de la pêche artisanale dans l’Union européenne.
Son intervention ⬇
« Je vous ai écoutés. Nous sommes tous d’accord, ici, pour dire que la petite pêche artisanale est essentielle pour la vie de nos territoires côtiers, pour la sécurité alimentaire de notre continent. Nous sommes d’accord pour dire qu’il faut défendre les petits pêcheurs, qu’ils devraient recevoir une part plus importante des quotas de pêche et qu’ils doivent être davantage intégrés dans les processus de décision.
Mais quand je gratte un petit peu sous le vernis, quand je lis le rapport dans ses détails, je commence sérieusement à douter de vos intentions.
Comment on peut prétendre défendre les petits pêcheurs et, en même temps, demander d’élargir la définition de la petite pêche pour y inclure des navires de plus de douze mètres ? Si on fait ça, les financements du FEAMPA qui sont, aujourd’hui, réservés à la petite pêche côtière, seraient totalement dilués et il y aurait plus que des miettes pour la petite pêche.
Comment peut-on prétendre défendre la pêche artisanale sans s’attaquer à la première menace qui pèse sur eux : la pêche industrielle. Quand un navire industriel passe quelque part et ravage toute une zone de pêche, ce sont les petits pêcheurs, ceux qui ne peuvent plus aller pêcher ailleurs, qui en sont les premières victimes.
Alors, aujourd’hui, ce sont ces pêcheurs auxquels je pense. Ceux qui mettent en place des circuits courts pour vendre leurs produits à un prix juste. Ceux qui ont attaqué l’État français pour obtenir une répartition juste des quotas de thon rouge. Les ligneurs de la pointe de Bretagne qui demandent une période de repos biologique pour le bar et ceux qui se sont battus pour faire interdire la pêche électrique et qui se battent, aujourd’hui, pour un moratoire contre la senne démersale. »
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