Claude Gruffat sur le rapport sur la Banque centrale européenne

Mercredi 15 février, Claude Gruffat est intervenu sur le rapport sur la Banque centrale européenne.

Son intervention ⬇️

« Pour beaucoup de citoyens et citoyennes européens, la BCE est indépendante. Elle est à Francfort et on y parle de taux directeurs. Mais depuis la guerre que mène M. Poutine en Ukraine, son rôle est devenu beaucoup plus concret et, notamment, sur le choix de la BCE de relever ses fameux taux.
La politique monétaire ne peut rien faire contre la hausse du prix de l’énergie ou du blé. Alors à quoi bon lui donner un tour restrictif ? Ce serait un bon choix si la hausse des prix était due à une augmentation de la demande. Mais ce n’est pas le cas dans la zone euro où nous subissons une inflation de pénurie et payons notre dépendance aux énergies fossiles. Des taux d’intérêt plus élevés ne permettront donc pas de contrer la hausse des prix et risquent surtout d’être extrêmement coûteux pour nos économies.
Du coup, j’ai deux questions. Si lutter contre cette inflation, c’est d’abord investir massivement dans des secteurs en tension, réduire nos dépendances et transformer la structure de l’offre et de la demande en mettant en œuvre des outils pour adapter nos besoins, quelles actions la BCE entend-elle mener dans ce sens pour l’année qui vient ? Et puis ma deuxième question. Il sera difficile, j’en termine vite, de ramener l’inflation à 2 % sauf à provoquer une forte récession et une hausse du chômage. La BCE entend-elle prendre des mesures pour lutter contre ça ? »