[COMMUNIQUÉ] VOTE DE LA TAXONOMIE : un coup dur pour la crédibilité de l’Europe et la lutte  pour l’indépendance vis-à-vis des énergies russes

6 juillet 2022

L’objection à l’inclusion du gaz fossile et de l’énergie nucléaire dans la taxonomie des investissements durables, déposée par les Verts/ALE avec d’autres partis, n’a pas atteint la majorité absolue requise. 353 voix étaient nécessaires pour l’objection. 278 députés ont soutenu l’objection, mais 328 ont voté pour que le gaz et le nucléaire soit dans la liste des investissements verts. Ce vote est un coup dur pour la crédibilité de l’Union européenne en tant que leader mondial du « Green Deal » et dans la lutte pour l’indépendance vis-à-vis des énergies russes.

 

Michèle Rivasi, eurodéputée  et coprésidente de la délégation française VERTS/ALE : 

« C’est un signal désastreux pour les investisseurs et le reste du monde que l’Union européenne reconnaisse désormais le gaz fossile et le nucléaire comme investissements durables. Chaque euro pour ces énergies manque à l’investissement indispensable dans les énergies renouvelables, moins chères et plus rapides à déployer. Le gagnant de ce greenwashing sera le régime de Poutine qui disposera d’une plus grande marge de manœuvre pour restreindre notre indépendance énergétique et profitera de milliards d’euros pour financer sa guerre contre l’Ukraine.

Au lieu d’écouter les conseils scientifiques des experts, la Commission européenne s’est laissée aller aux souhaits de certains États membres, la France en premier. Le gaz est un combustible fossile, tout comme le pétrole ou le charbon. Quant au nucléaire, il faut rappeler que le groupe initial d’experts techniques de la Commission n’a pas inclus le nucléaire dans la taxonomie en raison de son incapacité à respecter le principe de « ne pas nuire » de la taxonomie. En effet, cette énergie a provoqué plusieurs catastrophes majeures aux conséquences incommensurables : elle manque de résilience face au changement climatique, elle est très consommatrice d’eau et l’extraction et le traitement de l’uranium ont lieu en dehors de l’UE, sans contrôles. Nous n’avons, de surcroît, toujours pas de solution pour la gestion des déchets radioactifs. 

Tout n’est pas perdu. L’Autriche, le Luxembourg et récemment l’Allemagne ont annoncé qu’ils allaient contester la proposition devant la Cour de justice de l’Union européenne. Les analyses juridiques prouvent que la décision est contraire à la base juridique du règlement sur la taxonomie. La conclusion d’une analyse juridique commandée par le gouvernement autrichien est claire : cette énergie ne peut être considérée comme une activité verte, ni comme une activité de transition. »

 

 

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