Coronavirus : Les demi-mesures sont devenues inadaptées
Le Parlement européen vient de décider de réduire l’agenda de sa plénière afin de limiter les risques de contagion au sein de l’institution, invitant les membres du personnel les plus fragiles à recourir au télétravail. Alors que la France et l’Allemagne ont dépassé les 1000 cas confirmés, le gouvernement italien a décidé de placer l’ensemble du pays en quarantaine.
Pour Michèle RIVASI, députée européenne EELV, spécialiste de santé publique, la priorité est de se préparer à gérer le nombre croissant de malades. Et bien sûr de réduire les risques de foyers super infectieux :
“L’alerte est légitime : l’épidémie du CoVid-2019 touche maintenant plus de 100 pays et territoires. Chez 80 % des malades, l’infection au coronavirus donnera une forme bénigne. Mais 15 % d’entre eux développent des formes plus ou moins sévères et 5 % nécessitent de la réanimation avec assistance respiratoire. La mortalité de cette infection varie selon les études entre 0,6 et 3,4 % des cas.
“Comment alerter sans alarmer ni cultiver la psychose ? Sommes-nous prêts à prendre en charge cette poussée du nombre de malades ? En France, à Paris, à la Pitié Salpetrière, des jeunes de 20 à 40 ans saturent le service de de réanimation. En Italie, à Milan, c’est près de 700 personnes qui seraient placées sous assistance respiratoire.
“Tirons les enseignements de la situation en Italie. Nous devons d’urgence renforcer les services de réanimation pour faire face à ces nouvelles vagues de malades. Nous devons également faire appel aux “réservistes” de la santé (médecins, infirmières à la retraite, “plan blanc” français) et protéger au mieux le personnel médical. Il faut aussi développer la médecine ambulatoire pour les cas confirmés gardés à domicile.
“Nous avons loupé le confinement du virus pour ne pas pénaliser les flux des échanges mondiaux et ne pas nuire à la libre circulation des marchandises et des personnes. Ne loupons pas la prise en charge des malades.
“En ce qui concerne le Parlement européen, nous, les eurodéputés, sommes des “super-propagateurs”, en déplacement dans toute l’Europe et en contact avec un très grand nombre de personnes. Le Parlement est un lieu clos et confine, comme un paquebot contenant des milliers de passagers. Les demi-mesures ont prouvé leur inefficacité. Fermons notre institution le temps nécessaire, pour éviter de le voir devenir un foyer infectieux.”
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