
Décarboner les transports routiers pour relancer notre économie
Le Parlement européen votera ce midi sur la proposition de la Commission visant à modifier le règlement existant sur les normes d’émission de CO2 pour les voitures et les camionnettes. La proposition permettra aux constructeurs d’atteindre leurs objectifs de conformité en calculant la moyenne de leurs performances sur une période de trois ans (2025 à 2027) au lieu d’avoir à les atteindre d’ici la fin de 2025. Le Parlement européen a préalablement approuvé ce mardi la procédure d’urgence.
Le groupe Verts/ALE votera contre cette prolongation de trois ans qu’il considère injustifiée et néfaste tant pour notre industrie et que pour les consommatrices et les consommateurs.
Déclaration de Majdouline Sbaï, députée Verts-ALE, membre de la commission environnement :
« En reportant de deux ans l’objectif d’émissions de CO2 fixé pour 2025, la Commission désoriente les industries et discrédite notre objectif d’accélérer la mobilité électrique. Le groupe Verts/ALE est profondément préoccupé par l’avenir de l’industrie automobile européenne.
L’Union européenne doit, avant tout, fournir un cadre règlementaire stable, essentiel pour garantir la prévisibilité nécessaire aux entreprises. L’Union doit également faciliter des investissements massifs dans l’e-mobilité afin de rendre l’industrie automobile européenne compétitive sur le marché international. Au lieu de cela, la Commission récompense les constructeurs automobiles qui ont distribué des dividendes aux actionnaires plutôt qu’investir dans les nouvelles technologies et préserver les emplois.
Cette proposition n’est pas seulement injustifiée, elle est aussi injuste pour les entreprises qui déploient déjà massivement des véhicules électriques sur le marché et pour celles qui produisent des batteries ou des équipements de recharge. Cette décision va également à l’encontre de la demande des consommatrices et des consommateurs favorables à des voitures électriques abordables et plus petites, fabriquées en Europe.
Il faut absolument développer des critères locaux européens qui favorisent notre industrie face à la concurrence chinoise. Il en va de même pour l’acier, industrie qui est également menacée par les surcapacités chinoises et étroitement liée à l’industrie automobile. Mais surtout, il faut penser la transition sur un plan plus large. Dès 2008, la Chine a fait du développement de son réseau ferroviaire une de ses priorités. Le secteur ferroviaire permettrait, par ailleurs, de sauver de nombreux emplois industriels menacés dans l’Union européenne. Il est grand temps que l’Europe rattrape son retard dans tous ces secteurs . »
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