eCall : de vraies mesures plutôt que des gadgets pour lutter pour la sécurité routière

Mardi 28 avril, le Parlement européen s’est prononcé sur la mise en place du « e-call ». Le texte, adopté en commission et actuellement débattu par le Conseil, prévoit qu’à partir du 31 mars 2018, tous les véhicules neufs vendus dans l’Union européenne devront obligatoirement intégrer ce nouveau dispositif.

Pour rappel, ce système, qui existe déjà sous une forme volontaire, permet d’appeler les centres d’urgence dès qu’un accident intervient et qu’un airbag se déclenche. Si les passagers de la voiture ne sont pas en l’état de répondre à cet appel, le système eCall envoie automatiquement les données de localisation de la voiture pour que les services d’urgence puissent intervenir.

Pour les écologistes, fervents défenseurs de la sécurité routière, ce système de géo-localisation permanente qui suppose des investissements considérables et pose des questions en termes de protection des données personnelles, n’est pas la réponse adéquate à un problème de société aussi important.

Pour Karima Delli, députée européenne et coordinatrice pour les Verts de la Commission transport :

« Quand en Europe 26 000 personnes sont mortes en 2013 et 199 000 ont gravement été blessées sur les routes, on ne peut pas se satisfaire de ce système surdimensionné de traçage européen. Bien que l’e-call laisse miroiter une baisse de la mortalité sur les routes de 4% en moyenne en Europe selon la Commission européenne (?), nous ne devons pas oublier que dans de nombreux pays les infrastructures ne sont pas prêtes, les services de secours restant sous dotés pour pouvoir faire face à une saturation possible de leur réseau en cas d’accident.

Ce que demandent les citoyens ce sont des mesures fortes et immédiates afin d’améliorer la sécurité routière. La réduction de la vitesse et la mise en place de zones limitées à 30 km/h dans les zones habitées doivent rester notre priorité. Le maillage et l’utilisation des transports publics collectifs doivent être doublés d’ici 2030 pour donner une alternative crédible au tout voiture. »

Pour Pascal Durand, député européen et coordinateur des Verts pour le marché intérieur:

« En l’état, l’e-call présente plus d’inconvénients que d’avantages. Le but affiché de la Commission européenne est de sauver des vies, mais en pratique, ce système va encore renforcer la traque généralisée des citoyens et l’industrie automobile, sans nécessairement atteindre l’objectif. Les alertes envoyées sont uniformes, sans distinction en fonction de la gravité et de la zone géographique (urbaine ou reculée) de l’accident, ce qui rend l’outil peu efficace. Équiper obligatoirement toutes les voitures européennes d’un système de traçage est une mesure clairement disproportionnée, qui par ailleurs va à l’encontre du libre-arbitre du fait de l’absence d’un bouton de désactivation volontaire du e-call par le conducteur. »

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Un commentaire

  • JACQUELINE dit:
     - 

    Le délire technologique numérisé frappe encore, comme il va frapper dans tous les logements avec l’obligation de compteurs à radio fréquences dits «  » »intelligents » » » qu’EELV malheureusement soutient, avec la loi sur la transition énergétique. Une pollution électromagnétique généralisée avec des conséquences sanitaires non mesurée aujourd’hui et des risques de piratages possibles des données. Folie et fuite en avant manipulées par les industriels et non contrôlées, voire soutenues par les politiques. C’est désespérant !

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