Emploi des jeunes : entre rustines et artifices

12 novembre 2013
La deuxième conférence européenne pour l’emploi des jeunes en Europe s’est tenue aujourd’hui à Paris en présence de 24 chefs d’Etat, des présidents de la Commission européenne, du Conseil et du Parlement européen. Karima Delli, eurodéputée EELV, membre de la commission Emploi et Affaires sociales, dénonce une opération de communication qui n’aboutit pas à des propositions suffisamment concrètes. Communiqué.
« La jeunesse doit être notre priorité. Nous ne pouvons pas accepter que l’on demande toujours plus d’efforts aux jeunes, alors qu’on les prive des droits dont disposent pourtant leurs ainés. Les jeunes méritent – et exigent – l’égalité des droits. Aujourd’hui, je constate que nous avons affaire à un nouvel exercice de communication, rien de concret n’est proposé. C’est une grande opération de communication semée d’artifices.

La Garantie Jeunesse avait pour objectif d’offrir une à chaque jeune un emploi, une formation ou un stage de qualité dans un délai maximum de quatre mois après leur sortie du système scolaire. Aujourd’hui, la notion de qualité et le délai de 4 mois n’apparaissent plus. Un recul exaspérant !

Si 45 milliards d’investissement sur trois ans sont annoncés, en dépenses annuelles, cela représentera seulement 0,08 % du PIB annuel européen. Pour rappel, le coût de l’inaction des gouvernements face à l’exclusion des jeunes est de 150 milliards d’euros, selon la Fondation européenne pour les conditions de vie et de travail. Le compte n’y est donc pas ! C’est une rustine sur la grave crise qui frappe les jeunes.

Pire, ce chiffre annoncé de 45 milliards d’euros est un fourre-tout, puisqu’il s’agit de financements de projets bien plus larges que ceux dédiés à l’emploi des jeunes. On y trouve les fonds pour la modernisation des services publics de l’emploi, le soutien aux créations d’entreprises, les bourses Eramsus…

Enfin, on annonce 6 milliards annuels de prêts de la Banque européenne d’investissement. Oui, mais il s’agit de prêts à taux préférentiels pour aider les entreprises : encore des cadeaux pour elles, sans contreparties sur la création d’emplois de qualité pour les jeunes !

Pendant ce temps-là, les jeunes sont toujours traités comme des citoyens de seconde classe. Ils n’ont toujours pas d’accès normal au RSA. Leurs stages, qui ont remplacés les CDI, ne sont toujours pas solidement encadrés, pas rémunérés. Surtout, il n’y a pas de cap qui permette d’espérer de fortes créations d’emplois, pour les jeunes, et pour les autres. Nous, les écologistes, sommes persuadés que la transition écologique est une chance pour l’emploi des jeunes, c’est par là qu’il faut commencer ! »

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