Énergie et Climat : il est temps d’accélérer le rythme !
«Il est temps d’accélérer le rythme!» Tel est le message principal d’un rapport publié aujourd’hui par l’ONG CAN Europe, qui analyse les projets de plans nationaux sur l’énergie et le climat (NECP) de 24 pays de l’UE. Ces plans sont conçus sous le règlement de la gouvernance de l’Union de l’énergie adopté l’an dernier pour garantir que les États membres de l’UE atteignent collectivement les objectifs de l’Union en matière de climat et d’énergie pour 2030. La Commission européenne publiera des recommandations en juin, avant la finalisation des NECP d’ici la fin de l’année. Réaction de Michèle RIVASI.
Réaction de Michèle RIVASI, rapporteure sur le règlement sur la gouvernance de l’Union de l’énergie:
« Parmi les 24 pays couverts par le rapport, la Suède, le Portugal, le Danemark, les Pays-Bas, la Finlande et la France visent à atteindre des émissions nettes d’ici 2045 ou 2050 au plus tard. La France vise zéro nette d’ici 2050 comme le recommande nos engagements sous l’Accord de Paris. Néanmoins, les États membres couverts par le rapport ne font pas preuve d’ambition élevée en matière d’économies d’énergie et d’énergies renouvelables. De plus, des pays comme la Bulgarie, la Roumanie, la Pologne et la Grèce prévoient toujours de dépendre fortement du charbon, tandis que l’Italie et l’Irlande prévoient de continuer à investir dans le gaz fossile jusqu’en 2030 et au-delà, malgré la proposition de la Commission européenne visant à zéro émission de gaz à effet de serre d’ici 2050 au plus tard. Le rapport est claire, dans l’ensemble, les projets de plans ne répondent pas aux objectifs de l’Accord de Paris, mais il reste encore du temps pour les améliorer. Pour la décennie à venir, les gouvernements doivent sortir des énergies fossiles, en établissant par exemple des plans clairs pour éliminer progressivement les subventions accordées au charbon et aux combustibles fossiles, et intensifier le développement des économies d’énergie et des énergies renouvelables.
Le rapport de l’ONG Can Europe donne le ton sur les priorités clés en matière de climat et d’énergie pour la France. Le plan français est faible sur des mesures d’économies d’énergies, particulièrement dans la rénovation des bâtiments qui fait d’ailleurs figure de grande oubliée de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). ON est passé d’un objectifs de 500 000 à 300 000 rénovations par an. Ensuite, le plan n’adresse pas d’actions concrètes pour répondre à la croissance de la demande de mobilité. L’efficacité énergétique et des objectifs de réductions d’émissions dans le secteur du transport ne sont pas adressées pour l’après 2020. Enfin, ce rapport pointe comment le report de l’arrêt de la moitié des réacteurs nucléaires de 2025 à 2035 retarde la transition énergétique. L’exportation d’électricité contribue à une excédent de production d’énergie sur le marché européen, ce qui contribue à une menace pour la compétitivité des énergies renouvelables. Le changement climatique c’est maintenant, il est temps d’agir. »