Externalisation des politiques migratoires vers des pays tiers

24 octobre 2024

L’Union européenne ne doit pas céder à l’alarmisme de l’extrême droite et à la propagande populiste sur la migration.

Ce mercredi 23 octobre, les député·es européen·nes ont débattu de l’externalisation des politiques migratoires vers des pays tiers. Une stratégie illustrée récemment par l’accord entre l’Italie et l’Albanie et qui a été mise en avant quelques jours plus tôt par la Présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.

Le Groupe Verts/ALE réclame de longue date une approche fondée sur les obligations internationales de l’Union européenne en matière de protection des exilé·es. Toute politique migratoire doit reposer sur le respect des droits humains et la protection des demandeurs d’asile, y compris en instaurant des voies sûres et légales pour celles et ceux qui fuient la guerre et la persécution.

Déclaration de Mélissa Camara, membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures :

« Nous ne devons pas céder à l’alarmisme de la droite et de l’extrême droite et à la propagande populiste sur l’immigration. Les accords d’expulsion et la création de camps dans des pays tiers sont une approche inhumaine, coûteuse et inefficace qui n’apporte aucune solution.
La décision du tribunal de Rome sur l’accord entre l’Italie et l’Albanie montre que les accords visant à externaliser les politiques migratoires sont illégales. Il n’appartient pas aux politiques d’attaquer les tribunaux ou de jouer les juges. Le droit d’asile est un pilier important des valeurs sur lesquelles l’Union européenne est fondée et il doit être maintenu et défendu par la Commission européenne.
L’externalisation de la migration ignore l’obligation légale de l’Union de garantir l’accès à l’asile sur son territoire. En tant que gardienne des traités, la Commission européenne est censée adhérer à l’État de droit et le promouvoir. Au lieu de cela, la Présidente von der Leyen semble avant tout chercher à plaire aux populistes et aux forces anti-démocratiques. Son rôle est de condamner les politiques d’extrême droite et non de les considérer comme des options sérieuses.
Reproduire l’approche ratée du Royaume-Uni, ou d’autres pays, pour apaiser les populistes, tout en gaspillant des sommes exorbitantes d’argent public crée un dangereux précédent. L’Union européenne vient à peine d’adopter de nouvelles règles sur l’accueil et les retours qui doivent encore être mises en œuvre.
La Présidente von der Leyen risque de saper le cadre juridique européen si elle continue à fermer les yeux sur les États membres qui bafouent la loi.« 

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