Gwendoline Delbos-Corfield sur l’égalité femmes-hommes au Parlement européen
Le 8 mars, Gwendoline Delbos-Corfield est intervenue sur le rapport sur lequel elle était co-rapportrice avec Irène Tolleret (Renaissance) sur l’égalité femmes-hommes au Parlement européen.
Son intervention ⬇️
« L’égalité constitue toujours un combat dans certains domaines professionnels, spécifiquement pour certaines femmes et dans certaines familles, et elle reste inachevée partout dans la représentation politique et les lieux de pouvoir, dans la manière dont nous concevons nos politiques publiques et leurs conséquences concrètes sur la vie des citoyennes européennes, dans les entreprises avec l’écart salarial, dans l’accès à la santé, etc. Il y a des impensés, aujourd’hui, en matière d’égalité dans des dossiers comme le Green Deal, la politique agricole commune, l’élaboration des budgets, les récents plans de relance et de soutien suite à la crise sanitaire. Faute d’avoir été conçue avec une vision inclusive et en mettant autour de la table les personnes concernées, nos politiques publiques vont même parfois accroître les inégalités existantes et l’argent public bénéficie principalement aux secteurs d’emplois masculins, laissant de côté les femmes et en particulier les femmes issues de minorités. Donc, dans la représentation politique, il faut pousser les Etats membres à faire élire autant de femmes que d’hommes lors des élections, mais en prenant aussi en compte les femmes dans toute leur diversité et dans l’ensemble des lieux de prise de décision. Il faut prendre en compte dans nos équipes et dans l’administration. Évidemment, plus on regarde le haut de la pyramide et plus la représentation masculine y est dominante, alors il y a des règles à changer et certaines dispositions concernent notre règlement intérieur.
Mais c’est aussi dans nos pratiques, au sein de nos groupes politiques que nous pouvons changer les choses. Et cela nous concerne tous ici toutes aussi, puisque nous sommes principalement des femmes à travailler sur ce dossier. Il faut intégrer une perspective de genre dans l’ensemble des décisions, y compris en interne, dans notre fonctionnement et dans notre manière de travailler collectivement. Et aucun groupe n’est vertueux. Mon groupe a depuis longtemps des règles particulières en termes de partage entre les femmes et les hommes et, pourtant, ce sont pratiquement toujours les femmes qui s’occupent des dossiers liés au genre.
Et nous recevons souvent un intérêt poli, respectueux, mais pas plus. Il faut une implication de tous les hommes ici et de toutes les femmes dans ces dossiers. »
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