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Gwendoline Delbos-Corfield sur l’espace Schengen

Parfois, les États rêvent d’une Europe où les biens circuleraient le plus librement possible, sans taxes, sans contraintes environnementales, sans règles sociales, mais où les êtres humains, eux, auraient les plus grandes difficultés à traverser les frontières.
Une Union européenne où on se méfierait de son voisin et où on refuserait d’accueillir celui qui vient de plus loin.
À partir de 2015, Allemagne, Autriche, Danemark, Norvège, Suède ont réintroduit les contrôles aux frontières. Et la France l’a fait de manière permanente et constante.
Avec la pandémie, ce fut une escalade. Le premier instinct des États fut de s’isoler les uns des autres, au lieu d’essayer de se coordonner pour trouver, ensemble, les meilleures solutions médicales et sanitaires pour affronter cette crise inédite.
Ces refus de passage aux frontières s’accompagnent de violences physiques insupportables, comme en Croatie, ou de tracasseries administratives, entraves aux droits, harcèlement judiciaire, comme entre la France et l’Italie.
Les États membres, quand ils font cela, sont, non seulement, le plus souvent, dans l’illégalité, mais ils bafouent l’essence même du projet de l’Union européenne, cet espace de liberté pour les citoyennes et les citoyens européen·ne·s et cet idéal, cet espoir, d’une amitié entre les peuples renforcée qui s’incarne dans l’espace Schengen. Il faut que cela cesse. Il faut que l’ouverture des frontières redevienne la normalité. Il faut que les droits fondamentaux soient systématiquement respectés, sans ambiguïté, et il faut que toute maltraitance aux frontières, permise ou ordonnée par un État, fasse immédiatement l’objet d’une enquête approfondie et indépendante. »

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