Gwendoline Delbos-Corfield sur l’impact du Brexit sur les citoyen·ne·s
« Une association de citoyen·ne·s britanniques m’a dit un jour : « On s’intéresse plus aux biens, aux poissons et aux camions qu’aux gens. »
Les citoyen·ne·s n’ont jamais été au centre de cette histoire. On a parlé de retrouver de la souveraineté, mais nous savons tou·te·s qu’il s’agissait avant tout de retrouver la maîtrise des règles commerciales. Puis, pour l’Union européenne, il s’est agi de protéger et de renforcer son propre marché.
L’article 50 ne permettait pas à l’Union européenne d’aller voir ses citoyen·ne·s vivant au Royaume-Uni pour défendre sa vision de la citoyenneté européenne.
Une fois le Brexit engagé, il n’y a plus eu de consultation sur le résultat et ses enjeux. Il n’est pas prévu, non plus, que les citoyen·ne·s soient associé·e·s au contrôle de l’accord.
Pendant tout ce temps, l’Union européenne a considéré que ça n’était pas à elle de s’adresser aux citoyen·ne·s et le Royaume-Uni a choisi de ne pas le faire. Aujourd’hui, les citoyen·ne·s en paient le prix.
Pour les citoyen·ne·s européen·ne·s au Royaume-Uni, l’État choisira qui mérite de rester. Des problèmes administratifs ont empêché certain·e·s
de s’enregistrer. D’autres se sont enregistré·e·s il y a des mois et restent sans réponse. Et personne n’aura de document papier prouvant son statut.
L’Union européenne n’a pas eu l’autorisation d’ouvrir une représentation permanente en Irlande du Nord. Dans un contexte de grandes tensions et d’incertitudes, l’Union européenne renonce à remplir ses obligations vis-à-vis des habitant·e·s d’Irlande du Nord.
Dans l’Union européenne, les citoyen·ne·s britanniques font face
à des situations différentes. Tous les États membres ne donnent pas les mêmes droits. Les étudiant·e·s n’auront plus de bourse. Certaines personnes risquent de perdre leur travail, leur maison, à cause de problèmes avec leur titre de séjour.
Et quid de toutes celles et tous ceux que les États membres n’arrivent pas à contacter ? Les plus vulnérables. Les plus précaires. Allons-nous avoir des personnes presque apatrides dans l’Union européenne ?
Et où est passé le guichet unique européen qui devait aider tous ces gens à traverser les années à venir ? »
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