Karima Delli dans le débat sur la GPA dans l’Union européenne
Mercredi 14 juin, Karima Delli est intervenue dans le débat sur la GPA dans l’Union européenne.
Son intervention ⬇️
« Mes chers collègues, je vais vous le dire comme je le pense, le Parlement européen, c’est le lieu des droits. C’est ici, par notre travail, qu’on assume que personne n’est discriminé pour ce qu’il est. Et je n’accepterai pas que des sujets sociétaux aussi fondamentaux que l’aide à fonder une famille, que ce soit à la procréation ou à l’aide à porter pour autrui, soient détournés ou instrumentalisés contre les familles LGBT.
Je m’adresse à vous, l’ECR, parce que c’est vous qui avez demandé ce débat. La vérité, c’est que dans les pays où vous êtes au gouvernement, la GPA n’est pas un sujet. Vous savez pourquoi ? Parce que vous n’en êtes même pas encore là.
En Pologne. Vous venez nous parler de GPA. Vous n’avez même pas ouvert l’union civile aux couples homos. Vous continuez à passer des lois anti LGBT, à créer des zones sans LGBT. Année après année, les ONG nous le disent, la Pologne est devenue le pays le plus hostile aux LGBT en Europe. Alors ne venez pas nous apporter votre haine ici au Parlement européen.
Pareil en Italie. On a vu votre chef, Mme Meloni, couper les droits à la filiation des enfants issus d’une GPA à l’étranger. Rappelez-vous le maire de Milan, dans cet hémicycle, est venu sonner la sonnette d’alarme pour nous dire pour nous dire que des enfants n’étaient plus enregistrés à l’état civil, que leurs parents seraient criminalisés. Il est où, l’intérêt de l’enfant ? Elle est où, votre humanité ?
Alors, je vous le dis très clairement, l’ECR. Ne vous faites pas passer pour les défenseurs des femmes alors que vous enfreignez, là où vous êtes au gouvernement, les droits des familles homoparentales européennes à être reconnues pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire des familles.
Alors, je vous le dis, ce tort sera corrigé grâce au règlement sur la reconnaissance mutuelle de la filiation. Et si vous voulez vraiment un débat sur la GPA, d’abord, il faudra prendre du temps. Ce n’est pas en débattant, notamment dans ce Parlement, qu’on arrive à la solution. Ce n’est pas vrai.
Regarder du côté de nos amis belges. Un comité de bioéthique a rendu son rapport il y a une semaine. Un rapport mesuré et équilibré, loin des passions tristes qui vous déchaînent et qui a pris du temps. Il apporte des réponses favorables sur les conditions de la solidarité reproductive, de l’autonomie, du consentement, de l’altruisme des femmes qui portent pour autrui, tout ça encadré.
Nous ferions bien, tous ensemble, de nous inspirer, de consulter, également, nos organes éthiques européens et non de faire de l’instrumentalisation. »
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