La Commission européenne est en état d’obsolescence
Tournée vers le passé et ses vieux modèles, l’institution est figée dans l’inaction concernant un problème aussi important que celui de l’obsolescence programmée. Une tribune publiée par Libération, co-signée par Pascal DURAND et Thierry LIBAERT, membre du Comité économique et social européen.
Les deux auteurs de ce texte n’ont pas le même parcours, ni les mêmes engagements, mais un dénominateur commun nous unit : l’impérieuse nécessité de la transition écologique et le rôle majeur que l’Europe doit y jouer.
Deux histoires possédant le même fil rouge, méritent d’être rappelées. Le 17 octobre 2013, sous le pilotage de l’un des deux auteurs, le Comité économique et social européen vote en session plénière, à l’unanimité moins une voix, un avis déclarant sans ambiguïté que l’Europe doit être le fer de lance de la lutte contre l’obsolescence programmée. Cet avis qui réclame le droit à une consommation durable est ainsi voté par l’ensemble des représentants des grandes entreprises européennes, des PME, par l’ensemble des organisations syndicales, des associations de consommateurs et de protection de l’environnement.
Le 4 juillet 2017, le Parlement européen, sur le rapport de l’autre auteur, vote une résolution dans le même sens : l’Europe doit retrouver la confiance de ses consommateurs qui demandent une information sur la durée de vie des produits et veulent des produits durables et réparables. A nouveau, au-delà des clivages politiciens traditionnels, le Parlement européen vote à la quasi-unanimité en faveur de ce texte.
Le constat est clair. La lutte contre l’obsolescence programmée renforce l’image d’une Europe symbole de qualité et de robustesse. Sur un plan économique elle profite aux entreprises qui peuvent valoriser à leur juste prix des produits plus durables et améliorer la confiance des citoyens envers leur entreprise. Sur un plan social elle permet de relocaliser l’emploi autour du savoir-faire industriel européen, de réduire une exploitation souvent quasi esclavagiste de salariés dans des pays du Sud pour produire à un coût dérisoire, et créer de nouvelles filières et formation dans le secteur de la réparation et du service. Sur un plan environnemental, elle réduit le volume des déchets, diminue la surexploitation des matières premières et de l’énergie et limite les émissions de gaz à effet de serre. Enfin pour les consommateurs, c’est la fin d’une logique du «tout jetable», qui contraint les plus défavorisés à s’endetter pour changer régulièrement des appareils de faible qualité qui tombent en panne rapidement après la période de garantie, sans être réparables.
Face à un tel constat et à deux textes votés à l’unanimité par l’ensemble des composantes européennes de la société civile et politique, il pouvait paraître naturel que la Commission européenne, garante de l’intérêt général européen, se saisisse de ce dossier.
Et pourtant non..
L’intégralité de cette tribune est à lire sur le site de Libération.
Un commentaire
Merci pour tout ce que vous faites.