Le maire d’Istanbul réduit au silence

24 mars 2025

Après avoir destitué des dizaines de maires kurdes et emprisonné des milliers d’élu•es d’opposition et de journalistes depuis 2015, le régime de Recep Tayyip Erdogan s’attaque désormais à Ekrem İmamoğlu, maire d’Istanbul.

Le maire de la plus grande ville et capitale économique du pays, Ekrem İmamoğlu, a été suspendu de ses fonctions et arrêté, avec plus d’une centaine de ses collaborateurs, des élu•es et des membres de son parti, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).
Le CHP représente la première force d’opposition au parlement. Il est le meilleur espoir démocrate à la présidentielle de 2028. Mais l’annulation, mardi 18 mars, de son diplôme le prive de facto de toute possibilité de briguer la magistrature suprême, en plus de son arrestation. Son parti à tout de même intronisé Ekrem İmamoğlu, ce dimanche 23 mars, comme candidat à la présidentielle de 2028, à l’issue d’une primaire symbolique, où il a récolté près de 15 millions de voix.

Depuis 6 jours, et malgré la répression, des manifestations historiques ont lieu en soutien.

Cette arrestation s’inscrit dans une vague de répression contre l’opposition en Turquie
« J’en appelle aux membres du pouvoir judiciaire (…). Vous devez agir et vous occuper de cette poignée de collègues qui ternissent notre système judiciaire, nous humilient sur la scène internationale et détruisent notre réputation » a déclaré Ekrem İmamoğlu, en réaction à son arrestation.
Accusé de “corruption” et de “soutien au terrorisme”, cette procédure-bâillon pourrait aboutir à une peine d’inéligibilité.

Journalistes, militant·es des droits humains, opposant·es politiques : la répression en Turquie ne cesse de s’intensifier. Selon Reporters sans frontières, depuis qu’Erdogan est devenu président en 2014, 131 journalistes ont été mis en détention et 40 ont été condamnés.

L’Union européenne doit agir !
En tant que pays candidat à l’adhésion à l’Union européenne, la Turquie doit respecter l’État de droit, la démocratie et les droits humains. Mais avec la dérive autoritaire actuelle, ces principes sont bafoués. Emprisonnements arbitraires, liberté d’expression menacée, opposition muselée : l’Union européenne ne peut pas fermer les yeux.
Il est temps que les chef•fes d’État européen•nes réagissent.

Nous demandons :

  • La libération immédiate d’Ekrem İmamoğlu et des prisonnier·ères politiques
  • La fin des persécutions contre l’opposition et les journalistes
  • Le respect des engagements démocratiques pour tout pays candidat à l’Union européenne

L’Union européenne doit faire pression.

La situation en Turquie nous concerne toutes et tous. Défendre la démocratie, c’est un combat collectif. Ne laissons pas la démocratie mourir en silence. Agissons maintenant ! 

 

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