Les promesses doivent être tenues pour éviter le chaos climatique
Les discussions de la conférence des Nations unies sur le climat ont débouché sur une série de promesses et d’annonces mal définies et insuffisantes pour maintenir l’augmentation de la température mondiale en dessous de 1,5°C. Nous sommes encore loin de réduire nos émissions globales de 45 % d’ici à 2030.
Le Groupe des Verts/ALE critique aussi le changement de dernière minute soumis par la Chine et l’Inde pour affaiblir davantage le texte sur l’élimination progressive du charbon et des subventions aux énergies fossiles. En ce qui concerne l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, l’Union européenne n’a pas fait assez pour empêcher que les effets du changement climatique ne touchent les personnes vulnérables, principalement dans les pays du Sud. Le Groupe Verts/ALE appelle les dirigeant·e·s à saisir le momentum pour transformer leurs promesses en actions concrètes d’ici la prochaine COP, en 2022.
Pour Yannick Jadot, député européen et membre de la commission de l’Environnement :
« Que d’atermoiements, que de renoncements pour parvenir à un accord. Des promesses ont été faites, des engagements ont été pris qui doivent se traduire en actes si nous voulons éviter que les 1,5 degrés de réchauffement soient pour la fin de cette décennie.
Sans quoi, avec un texte aussi faible, sans date concrète pour la fin des subventions aux énergies fossiles, l’accord trouvé ce soir risque de rester un simple bout de papier. D’ici à la COP27, il il faudra agir pour réduire l’écart dramatique entre l’objectif de l’accord de Paris et les engagements actuels des États qui nous amènent vers un réchauffement de 2,4 degrés.
Et cette fois-ci, l’Union européenne comme la France doivent être à la hauteur. Fin des financements publics aux projets d’énergies fossiles, économies d’énergies, investissements massifs dans les renouvelables, tout cela est indispensable pour atteindre nos objectifs et revenir plus ambitieux l’année prochaine en Égypte. Et ce alors que la France et l’Union européenne ont peiné à jouer un rôle moteur dans cette COP, tentant d’affaiblir la discussion sur la compensation des pays souffrant déjà d’un réchauffement à 1,1 degrés alors qu’ils en sont pas responsables. Sans compter que la possibilité de considérer le nucléaire et le gaz comme des investissements verts, a créé des remous à Glasgow, mettant gravement en cause leur crédibilité.
Nous avons donc un an, un an de mobilisation, d’actions au Parlement européen, dans nos villes, pour faire de la COP27, le moment où les leaders des pays les plus émetteurs, et de ceux qui ont une responsabilité historique dans le dérèglement climatique, entendent enfin les scientifiques, les syndicats, les associations, la société civile et tou·te·s les jeunes qui manifestent pour avoir encore un avenir. À Glasgow, les écologistes, militant·e·s, parlementaires ou ministres, ont montré toute leur détermination à faire avancer les négociations. Demain, jusqu’à la COP27, elles et ils continueront à travailler sans relâche pour concrétiser l’Accord de Paris.«
Pour Marie Toussaint, députée européenne :
« La question de savoir si nous serons sur la bonne voie pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 degré dépend de notre capacité à combler le fossé entre les promesses des décideurs et les actions réellement prises. Nous ne pouvons pas nous permettre de continuer à jeter les barils de pétrole par la fenêtre. Les chiffres montrent ce qui nous guette : inondations extrêmes, feux de forêt, famine. C’est la survie même de la planète qui est en jeu. Cette urgence, la société civile l’a très bien saisie, bien plus en réalité que les négociateurs de la COP. Nous avons maintenant un an pour porter les demandes de toutes les personnes qui marchent dans la rue, avant la prochaine COP en Égypte.
La nécessité d’aligner les flux financiers, dont la dette climatique, avec l’Accord de Paris était urgente, mais avec une formulation aussi faible et aucune date concrète pour la fin des subventions aux combustibles fossiles, cette déclaration risque de n’être guère plus qu’une énième promesse non tenue.
Pour faire du Pacte Vert une réalité et tenir les promesses faites à Glasgow, le Groupe Verts/ALE demande instamment à la Commission européenne de cesser tout soutien aux énergies non renouvelables, notamment à travers les infrastructures énergétiques financées par l’Union. Le gaz fossile et le nucléaire doivent être exclu de la taxonomie. Contrairement à ce qu’Emmanuel Macron prétend, ces énergies ne peuvent être catégorisées comme vertes.«
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