En attendant une nouvelle ambition climatique européenne, le Parlement sauve le marché carbone
« Bien que les écologistes défendent la nécessité d’une réforme structurelle beaucoup plus ambitieuse de ce système d’échanges de quotas d’émission, le vote d’aujourd’hui permet au moins de sauver le seul outil économique dont l’UE dispose pour encourager les Etats-membres à respecter leurs engagements nationaux. Sous la pression de lobbies industriels très puissants, beaucoup dans ce Parlement veulent tuer toute action climatique européenne.
On est cependant loin d’une ambition climatique à la hauteur des enjeux. Le prix de la tonne de CO2 restera dérisoire. L’Union européenne doit faire mieux si elle souhaite la réussite de la conférence décisive qui se tiendra à Paris en 2015. Pour rappel, selon la Commission, la transition énergétique fondée sur les économies d’énergies et les renouvelables pourrait créer jusqu’à 5 millions d’emplois en Europe d’ici 2020. »
Pour Sandrine Bélier, eurodéputée EELV :
« On a sauvé le marché européen du carbone mais pas encore répondu aux enjeux du dérèglement climatique. Un vote de raison pour cette timide position qui ne règle pas le problème structurel de la surabondance de crédits carbone et qui réduit considérablement l’efficacité du principal instrument européen de lutte contre le changement climatique. Sous la pression de quelques Etats-membres et secteurs industriels, l’Union européenne a revu à la baisse ses ambitions. Nous risquons ainsi de passer à côté de l’opportunité et de la nécessité d’inciter l’innovation européenne.
J’appelle le Conseil et la Commission européenne à retrouver le chemin des engagements ambitieux dans les deux années qui nous séparent de la conférence pour le climat de Paris en 2015. L’Europe peut et doit renforcer ses objectifs climatiques (30 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2020) et se donner les moyens de les atteindre. »