Marie Toussaint sur la nécessité d’une stratégie ambitieuse de l’Union pour des textiles durables
Jeudi 10 mars, Marie Toussaint est intervenue sur la nécessité d’une stratégie ambitieuse de l’Union pour des textiles durables.
Son intervention ⬇️
« Je veux vous parler de Barsha. Barsha, qui a péri dans les ruines du Rana Plaza après avoir passé sa vie à produire des vêtements à bas prix pour quelques centimes en étant exposée à plus de 8 000 substances toxiques. Dérivés chlorés, colorants, phtalates ou encore pesticides, comme Barsha, 60 millions de travailleuses sont quotidiennement exposées aux produits chimiques toxiques et dangereux. Je dis travailleuses parce que 80% des ouvriers du textile sont des ouvrières et que c’est dans le secteur du textile que se sont tenues les premières grèves des femmes dans nombre de pays.
À l’autre bout du monde, au Chili, je veux vous parler de Rosa. Rosa vit, avec sa famille, dans le désert d’Atacama, où 39 000 tonnes de déchets de la « fast fashion » en provenance des pays occidentaux polluent l’air, les sols et les nappes phréatiques. La « fast fashion », c’est 10 % des émissions de carbone, 20 % du gaspillage de l’eau, 500 000 tonnes de microplastiques dans l’océan et plus de douze kilos de déchets par Européen et par an.
Barsha et Rosa n’existent pas, mais elles auraient pu. Et c’est précisément parce que les drames sont bien réels que l’Union européenne, grande consommatrice de textile, doit, enfin, mettre en place une stratégie durable, basée sur le devoir de vigilance sur l’ensemble de la chaîne de valeur pour le textile. »
Une stratégie pour la planète, les droits sociaux et les droits des femmes, pour que, plus jamais, les hommes, et surtout les femmes, qui travaillent pour la « fast fashion » ou écopent des déchets de la surconsommation ne soient ignoré·e·s.
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