Marie Toussaint sur la nouvelle stratégie de l’Union européenne pour les forêts pour 2030
Lundi 12 septembre, Marie Toussaint est intervenue sur la nouvelle stratégie de l’Union européenne pour les forêts pour 2030. Son intervention ⤵️
Nous vivons depuis trop longtemps dans l’inconscience.
Nous nous refusons à voir que la recherche effrénée d’une croissance infinie dans un monde fini est une folie.
Une folie qui menace des populations entières et porte atteinte aux conditions même de vie sur Terre.
Les forêts du monde, qui absorbent le carbone et abritent 80% de la biodiversité, sont en train de disparaitre: c’est l’équivalent de 800 terrains de football qui sont sacrifiés chaque heure. L’ensemble du vivant est menacé par cette destruction. Et cette destruction, elle se fait en notre nom, pour notre soit-disant développement. Mais quel est le nom d’un développement qui sème le chaos et la destruction?
L’Union européenne, à elle seule c’est 16% de la déforestation mondiale. Nous devons impérativement prendre nos responsabilités et changer de modèle, pour sauver les forêts du monde.
Je vous parle de forêts et d’écosystèmes, mais je veux vous parler d’êtres humains, aussi. Je veux parler du cacique Raoni qui depuis des décennies cherche à protêger les forêts.
Je veux, parmi tant d’autres citer Ari Uru-eu-wau-wau, qui a perdu la vie parce qu’il documentait la déforestation illégale, parce les défenseurs de la Terre sont aujourd’hui les premières cibles des firmes, mafias et parfois même de gouvernements véreux qui préfèrent les profits à la vie.
Ne pas agir, c’est se montrer complices.Le combat pour la préservation des forets est planétaire. Du Congo à l’Indonésie des gens se dressent pour les forets. La Cour pénale internationale a été saisie pour crimes contre l’humanité du fait de la déforestation au Cambodge.
Heureusement les temps changent. Nous décidons aujourd’hui d’interdire aux entreprises de commercialiser des produits issus de la déforestation. c’est un premier pas essenteiel. Et je veux dire à la droite de l’hémicycle que refuser de contraindre nos banques a cesser de financer la déforestation c’est fermer les yeux sur le pouvoir qu’a l’argent de détruire le monde.
Mais ne nous racontons pas d’histoire. Le texte que nous adoptons aujourd’hui ne règle pas tout, loin de là. Parce que nous avons cédé aux lobbies de l’agro-industrie par exemple, nous décidons de ne préserver ni le biome du Cerrado brésilien, ni la Colombie des ravages de l’exploitation de l’avocat. La route est longue. Nous n’en sommes aujourd’hui qu’à mi-chemin. Cette première étape doit être suivie par d’autres pour qu’enfin nous vivions en harmonie avec les forêts, et donc avec le vivant.
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