Omnibus alimentation : une simplification qui empoisonne
Alors que la Commission européenne présente son paquet « Food & Feed Omnibus », Marie Toussaint, eurodéputée écologiste, dénonce une dérégulation massive et assumée des pesticides, organisée sous couvert de « simplification », au mépris de la science, de la santé publique et du principe de précaution.
Pour Marie Toussaint, eurodéputée, vice-présidente du groupe Verts/ALE :
« Ce texte est un basculement dangereux. La Commission propose d’accorder des autorisations de durée indéfinie à la majorité des pesticides, sans réévaluation scientifique systématique, de figer l’évaluation scientifique des risques dans le passé et d’autoriser l’utilisation de stocks existants de substances reconnues dangereuses jusqu’à trois ans après leur interdiction.
C’est une régression de plus de trente ans. Sans réévaluation régulière, des pesticides comme le chlorpyrifos, les néonicotinoïdes ou le mancozèbe n’auraient jamais été retirés du marché. On transforme un système de protection dynamique en droit à polluer quasi permanent.
La Commission va jusqu’à contourner la jurisprudence de la Cour de justice en empêchant les États membres de prendre en compte les dernières données scientifiques indépendantes. Autrement dit : quand la science progresse, le droit doit se taire.
Ce n’est pas de la simplification, c’est une capitulation face aux lobbys de l’agrochimie. Les citoyennes et les citoyens européen·nes demandent plus de protection, pas moins. Le Parlement devra choisir : protéger la santé des enfants, des agricultrices et des agriculteurs et la biodiversité ou entériner une dérégulation toxique dont nous
paierons le prix pendant des décennies. »
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