Omnibus I – La droite persiste dans son alliance avec l’extrême droite

6 novembre 2025

La deadline était hier, 13 heures. Heure limite de dépôt des amendements parlementaires sur le premier omnibus de la Commission européenne, visant à réformer deux textes clés du Pacte Vert : la directive CSRD, qui impose aux (grandes) entreprises de publier des informations fiables sur leurs impacts sociaux et environnementaux ; et la directive CSDDD sur le devoir de vigilance des entreprises, qui oblige les multinationales à prévenir et réparer les violations des droits humains et les atteintes à l’environnement dans leurs chaînes d’approvisionnement.

Après le rejet du texte négocié en commission JURI par les eurodéputé·es le 22 octobre dernier, la droite aurait pu faire enfin le choix clair de renégocier avec les forces politiques pro-démocratiques. Elle n’en n’a rien fait. Choisissant de nouveau le chantage au parlementarisme, elle a, au contraire, déposé des amendements reprenant assez largement le contenu de l’accord préalablement envisagé avec l’extrême droite pour détricoter ces textes d’une importance cruciale.
Ces deux piliers du modèle européen de responsabilité et de compétitivité durable sont aujourd’hui menacés par une alliance sans précédent entre la droite et l’extrême droite. Leur objectif : affaiblir les règles vertes, réduire la transparence et offrir un blanc-seing à ces quelques entreprises qui souhaitent continuer à exploiter et polluer à l’abri des regards.

Pour Marie Toussaint, députée européenne écologiste et vice-présidente du groupe Verts/ALE :

Nous sommes à quelques jours d’une clarification politique indispensable : la droite aura alors soit à revenir autour de la table avec les groupes politiques pro-démocratiques, soit à assumer pleinement de diriger l’Europe avec l’extrême droite. Nous ne cesserons de les appeler à tourner le dos aux néofascismes et nationalismes européens qui prétendent vouloir sauver l’Europe tout en détruisant son modèle social. Mais nous disons stop à la prise d’otage dont se rend coupable la droite européenne.
Si elle veut gouverner avec l’extrême droite, qu’elle l’assume !

Sur le fond, les négociations en cours sont dramatiques. Ceux qui prétendent défendre la compétitivité en sabotant la transparence et le devoir de vigilance mentent : ils ne défendent pas l’emploi, ils défendent l’impunité. Ce qu’ils veulent, c’est une Europe des passe-droits pour ceux qui polluent et exploitent les êtres humains.
Nous refusons de laisser l’Europe sombrer dans le cynisme. Face à ceux qui pactisent avec l’extrême droite, nous défendrons jusqu’au bout une Europe fidèle à ses principes : celle des droits humains, de la justice pour toutes et tous. L’Europe ne peut pas se construire avec ceux qui veulent la démanteler.

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