Pas de pacte européen asile et migration sans humanité !
Ce jeudi 7 décembre, le Parlement européen, le Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne ont mené 15 heures de négociations marathon. L’objectif : aboutir à un accord sur le pacte européen asile et migration, vanté par la Commission comme le remède aux graves insuffisances des politiques européennes en matière de migration.
L’intransigeance du Conseil de l’Union européenne a entraîné la fin des négociations à 23h45 sans qu’aucun accord ne soit trouvé entre les colégislateurs. L’eurodéputé Damien Carême, négociateur pour le groupe Verts/ALE sur l’un des 5 textes du Pacte, le Règlement relatif à la gestion de l’asile et de la migration (RAMM), et ancien Maire de Grande-Synthe, près de Calais, alerte sur un texte qui, s’il devait être adopté selon les exigences des États membres ne ferait que renforcer les éléments les plus problématiques du système actuel et augmenter les risques de violation des droits fondamentaux des exilé·es.
« La Commission européenne nous avait promis en 2020, au moment de la présentation de ce pacte, qu’on allait améliorer la situation migratoire actuelle, que les nouvelles crises de l’accueil seraient évitées. En réalité, c’est pire que tout ! »
Démantèlement du système européen commun sur la migration et l’asile, externalisation des procédures d’examen des demandes d’asile des exilé·e·s vers les pays tiers, en pratique, cet ensemble de textes, loin d’être une solution, risque d’entraîner la multiplication des drames sur les routes migratoires et des « crises » de la solidarité.
“Si les négociations n’ont pas trouvé d’issue hier soir, c’est parce que nous sommes encore quelques eurodéputé·e·s humanistes à refuser que des personnes n’ayant commis aucun délit puissent être enfermées jusqu’à 18 mois, qu’aucune procédure spécifique ne soit prévue pour les mineur·e·s isolé·e·s ou que soient signés et légitimés des accords avec des pays tiers qui, régulièrement, s’assoient sur les droits fondamentaux pour maintenir les exilé·e·s aux frontières extérieures de l’Union européenne.
C’est parce qu’avec quelques eurodéputé·e·s attaché·e·s aux valeurs européennes et qui ne cèdent pas aux discours nauséabonds de l’extrême droite, nous exigeons un mécanisme de solidarité obligatoire entre les États membres. Sans cela, les pays de première entrée resteront seuls responsables du sort des exilé·e·s, et ces dernier·e·s, les victimes innocentes d’un système défaillant et inhumain.
Je refuse que l’Europe s’affaisse et qu’avec elle, ses valeurs s’effondrent. Pas de pacte asile et migration sans humanité, sans solidarité, sans dignité humaine !”
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