Damien Carême sur le camp de Samos en Grèce : « Une situation inacceptable »

1 novembre 2019

Le jeudi 31 octobre, l’eurodéputé Damien Carême était en visite sur le hotspot de Samos, géré par l’UE, accompagné de l’ONG Refugee Rights Europe, pour témoigner de la situation des migrant-e-s sur place. 

Déclaration de Damien Carême suite à sa visite :

« Les conditions de vie dont j’ai pu aujourd’hui témoigner dans le hotspot de Samos sont absolument inacceptables. L’UE ne peut pas rester passive : il y a un besoin urgent que l’UE apporte enfin une réponse durable et solidaire pour un meilleur accueil des personnes qui demandent une protection en Europe, et notamment des populations vulnérables comme les mineurs non accompagnés. .

La réforme du système de Dublin est la clé pour permettre plus de solidarité entre les Etats membres et mettre fin aux conditions de vie déplorables que nous constatons aujourd’hui dans les pays situés aux frontières extérieures de l’UE. Il est temps que le Conseil de l’UE se mette d’accord sur la réforme de Dublin, comme l’a déjà fait le Parlement européen ! »

 

Déclaration de Marta Welander, la Présidente de Refugee Rights Europe :

« Nous sommes très reconnaissants envers Damien Carême pour sa visite à Samos. Il est important que les eurodéputés, qui ont un pouvoir d’influence sur la direction prise par l’Europe en matière de migration et d’asile, puissent témoigner directement de la situation au niveau des hotspots et sur les îles grecques. Il est possible de remédier à cette situation : cela demande de mettre fin immédiatement à la politique de confinement, qui maintient tant de personnes vulnérables dans des conditions de vie inhumaines, et ce pour des périodes prolongées. »

 

Quelle est la situation à Samos ?

Actuellement sur les îles grecques, des milliers de personnes, y compris des femmes et des enfants en nombre important, sont bloquées dans des conditions inhumaines, sans accès à un abri, ni aux soins, ni à l’éducation. Tout ceci résulte de la « politique de confinement », introduite par la « déclaration UE-Turquie » de mars 2016. Cette politique force les personnes déplacées à rester sur les îles grecques, dans les hotspots de l’UE, jusqu’à ce que leur demande d’asile ait été évaluée. Les délais importants dans le traitement des demandes retardent les perspectives d’accès au territoire européen, en même temps qu’ils prolongent le temps passés dans des conditions de vie indignes.

Tout cela augmente la vulnérabilité des personnes déplacées, ce qui conduit à une détérioration de leur santé mentale et physique. Les conditions de vie sur les îles grecques exacerbent le trauma déjà subi par la majorité d’entre eux pendant leur voyage ou dans leur pays d’origine. A cette heure, les réfugiés et personnes déplacées font face à des violations continuelles et généralisées de leurs droits humains.

Vous pouvez en lire plus sur la situation à Samos dans le rapport de Refugee Rights Europe « No end in sight », ici.

 

Nous réclamons un changement.

Damien Carême et Refugee Rights Europe unissent leur voix pour réclamer des dirigeants européens qu’ils réforment  les systèmes d’asile européens et nationaux.

  • Nous demandons à la Commission Européenne de revoir et de modifier de façon urgente la déclaration UE-Turquie et de s’assurer que la politique de confinement, qui conduit à l’enfermement de milliers de personnes dans des conditions de vie inhumaines, cesse enfin.
  • Nous réclamons de la Commission Européenne qu’elle apporte son soutien à la Grèce en tant que premier pays d’accueil et qu’elle cesse la politique de confinement :
  • En créant un mécanisme plus équitable de partage de la responsabilité entre Etats membres
  • En facilitant le regroupement familial en Europe
  • Nous appelons le gouvernement grec à améliorer les conditions de vie sur les îles, en attendant la suppression de la politique de confinement. Ceci comprend, sans s’y limiter, la fourniture d’eau potable sûre et propre, un accès aux sanitaires, des conditions de vie adéquates, des soins de santé physique et psychologique, et un dispositif adapté à l’accompagnement des mineurs isolés.

Contexte

Dans le cadre de l’accord UE-Turquie de mars 2016, le gouvernement grec a introduit ce qui a été nommé une « politique de confinement ». Il s’agit d’une restriction géographique, par laquelle les nouveaux arrivants se voient interdire de poursuivre leur voyage vers la Grèce continentale avant la fin du traitement de leur demande d’asile. En conséquence de cette politique, les conditions de vie se sont rapidement dégradées sur les îles. Elles sont bien en deçà des normes établies par les directives de l’UE et par le droit international, avec des phénomènes de surpopulation, des dispositifs sanitaires dysfonctionnels, et des problèmes de santé physique et mentale généralisés. Il apparaît clairement qu’une solution de long terme ne pourra être trouvée sans une suppression de la politique de confinement et une révision de l’accord UE-Turquie.

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.