Plan climat : le compte n’y est pas
La Commission européenne présente ce mercredi 4 mars 2020 sa Loi Climat, première étape législative censée mettre en oeuvre les déclarations d’intention du Green Deal. Les fuites auxquelles nous avons eu accès suscitent plus de scepticisme que d’espoir.
– Cette loi manque d’ambition à court comme à moyen termes, et l’UE perd un temps précieux pour garantir la faisabilité de l’accord de Paris en novembre à glasgow.
– Cette loi ne prévoit pas de contrôle suffisant. Le mécanisme d’ajustement des objectifs se fera sans contrôle indépendant.
– Cette loi n’aborde nulle part la question du financement des efforts à entreprendre, non plus qu’elle ne grave dans le marbre la fin des subventions publiques aux énergies
fossiles.
Déclaration de Marie TOUSSAINT :
« Le compte n’y est pas, et nous en sommes loin. Les objectifs sont insuffisamment élevés. L’Union évite soigneusement la cible 2030 et risque d’aborder la COP 26 de Glasgow sans nouvelles réglementations climat.
À l’heure où nous attendons la venue de Greta Thunberg au parlement, la loi climat présentée ne garantit ni que l’ensemble des politiques publiques présentées seront couvertes par la loi, ni qu’elle soumettra les entreprises à des obligations de résultat.
Où est l’inscription dans la loi de la fin des subventions aux fossiles et de la sortie de ces énergies climaticides ? Où prend on en compte la dimension sociale de l’urgence climatique ? Où est-il fait mention des droits humains et notamment de celui à un climat stable ?
Nous l’avons dit : il nous faut un objectif climatique bien plus élevé, et bien plus rapidement – l’objectif climatique de -65% d’émissions de gaz à effet de serre doit être fixé pour 2030 et ce, avant l’été, ainsi que le réclament douze États membres. Il faut un Haut conseil européen pour le climat, indépendant de toute pression étatique et des lobbies, chargé d’évaluer la mise en œuvre des politiques publiques. Et rien de tout cela ne se fera sans un budget à la hauteur de l’ambition et de l’urgence : 50% du budget européen alloué à la lutte contre le changement climatique, et plus aucune subvention publique à partir de maintenant, pour les énergies et infrastructures fossiles. »
À consulter : le benchmark des 25 multinationales françaises réalisé par l’ONG Notre Affaire à Tous
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