Un choc d’investissements publics européens nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques

31 janvier 2024

Près de deux ans après une étude similaire effectuée à l’échelle française, une étude réalisée par l’Institut Rousseau et commandée par le groupe Verts/ALE au Parlement européen met en évidence un déficit important en matière de financement public dans la transition écologique et notamment la trajectoire vers la neutralité climatique.

L’étude conclut qu’un investissement supplémentaire de 10 000 milliards d’euros, dont 260 milliards venant du secteur public, serait nécessaire d’ici 2050 pour atteindre les objectifs climatiques fixés dans la législation européenne, ce qui représente environ 2,3% du PIB actuel européen.

Pour Marie Toussaint, eurodéputée écologiste :

L’étude que nous avons demandée démontre que les investissements publics actuels sont largement en deçà de ce qui serait nécessaire pour respecter nos engagements climatiques européens et internationaux. Alors que plusieurs pays européens ont déjà été condamnés pour inaction face au changement climatique, à l’instar de la France, les choix en matière de financements publics apparaissent déconnectés de l’urgence climatique actuelle. Or, les montants que nous devons engager pour assurer la transition écologique ne représentent que la moitié des dépenses faites en matière d’importations de combustibles fossiles en 2022, des dépenses pourtant climaticides et destructrices pour le vivant.

Alors que l’Union européenne est en train de reprendre la voie de l’austérité budgétaire, en pleine crise sociale et écologique, cette étude montre une réelle demande d’investissement à la fois publics et privés, dont les effets sur le moyen et long terme seront largement bénéfiques sur le plan à la fois social, écologique mais aussi économique. Au lieu de dépenser des sommes colossales à chaque catastrophe naturelle comme les inondations et tempêtes récentes à la Réunion et au Pas-de-Calais, les États feraient mieux d’anticiper des politiques publiques économiques adaptées au défi majeur de notre siècle. Si nous voulons une Europe qui protège, nous avons besoin d’investir dans la transition écologique et sociale. Ces investissements sont non seulement nécessaires mais aussi bénéfiques pour une économie européenne plus résiliente et souveraine face aux multiples chocs.

Alors que nous avons su réagir collectivement à la crise sanitaire du Covid et engagé rapidement des fonds publics nécessaires dans le cadre du plan de relance européen, il est indispensable que l’Union européenne mette en place un mécanisme d’investissement commun pour atteindre ses objectifs climatiques.« 

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