Pour une autre stratégie de défense de l’Europe et un désarmement militaire

Michèle RIVASI et Yannick JADOT sont parmi les signataires de cette tribune, publiée par Libération, alors que le débat sur l’avenir de la dissuasion nucléaire doit être l’occasion de proposer un plan à la hauteur des grands enjeux du XXIe siècle. Pourquoi ne pas exiger le retrait des armes nucléaires américaines du continent européen ?

Face au dérèglement géopolitique généralisé, en présence de dirigeants comme Trump et Poutine qui entretiennent des logiques de guerre, l’UE se trouve face à un nouveau défi : quel que soit son poids diplomatique sur la scène internationale, il lui faut acquérir davantage de souveraineté pour mettre un frein à cette périlleuse course aux armements. Dès lors, les enjeux de la dissuasion nucléaire deviennent particulièrement décisifs pour notre défense commune, et doivent faire l’objet d’une large discussion publique avant les élections européennes de 2019.

Il est l’heure de remettre sur la table le retrait des armes nucléaires américaines du continent européen. Au vu du chantage exercé actuellement par la Maison Blanche sur ses alliés de l’OTAN, les Européens disposent d’une occasion inespérée pour rappeler que ces installations représentent non seulement une charge financière considérable et un risque permanent, mais aussi, si l’on en croit les responsables de la US Air Force, un non-sens militaire. Elles symbolisent une mainmise anachronique des Etats-Unis sur le continent. A partir du moment où les Etats-Unis ont laissé planer le doute sur la garantie qu’ils pouvaient accorder aux Européens, des voix se sont fait entendre à Berlin pour envisager l’option nucléaire. L’option d’une coopération nucléaire de l’Allemagne avec la France a refait surface, avec l’idée de mutualiser la «force de frappe».

Vers une fédération nucléarisée ?

Cette option pourrait séduire à la fois la France de Macron, qui veut moderniser l’arsenal nucléaire français sans en supporter toute la charge, et en même temps la chancelière Merkel, qui voudrait asseoir de réelles ambitions européennes. Récemment, certaines voix sont même allées jusqu’à lever le tabou d’une Allemagne disposant de l’arme nucléaire, rejoignant les inquiétudes polonaises face à la perspective d’une alliance militaire entre Trump et Poutine. Va-t-on assister à l’avènement de nouveaux candidats à la bombe sur le sol européen, aux portes de Moscou ? Va-t-on assister à une implosion de l’Otan…

La tribune complète est à retrouver sur le site de Libération.

 

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