Fermeture de Fessenheim : le lobby nucléaire ne doit plus faire la loi, reprenons le pouvoir
Réaction de Michèle RIVASI :
« Le vote d’aujourd’hui est un revers majeur qui démontre que la gouvernance de l’énergie en France n’est plus entre les mains du gouvernement : l’ensemble de la classe politique devrait s’en inquiéter, pas seulement les écologistes.
Le Général de Gaulle – que tant de candidats à la présidentielle chérissent – a créé un monstre qui est hors de tout contrôle, un Frankenstein radioactif à qui nous avons donné les clefs de la France et qui exproprie les citoyens du droit fondamental à décider des grandes orientations politiques. François Hollande a été élu notamment sur la promesse de la fermeture de Fessenheim, car c’est la plus vieille centrale de France mais surtout parce qu’elle est située en zone sismique sous le niveau du Grand Canal d’Alsace. C’était un enjeu électoral légitime, il doit le rester.
Si aujourd’hui les électeurs ne croient plus dans le monde politique c’est parce qu’il se dessaisit de son pouvoir de décision. J’avais alerté à de nombreuses reprises lors des débats et avant le vote de la loi de transition énergétique : il fallait introduire une disposition donnant le pouvoir à l’État de fermer une centrale pour des raisons de politique énergétique. Ça n’a pas été fait, et voilà le résultat, nous sommes pris en otage par une entreprise hors-la-loi !
Et Michèle RIVASI de conclure : « Le lobby nucléaire n’est grand que parce que nous nous mettons à genoux, alors levons-nous : nous avons autant le pouvoir que le devoir de changer cela. Lançons une révolution énergétique citoyenne, changeons d’opérateur électrique pour ne plus cautionner la mainmise d’EDF sur le futur de notre pays, notre porte-monnaie a plus de pouvoir que les administrateurs d’EDF. Et surtout, à l’élection présidentielle, votons pour celui qui nous redonnera le pouvoir de décider ».