Règlement sur le stockage de gaz
L’urgence de l’efficacité énergétique et des politiques climatiques.
Alors que l’invasion de l’Ukraine par la Russie nous rappelle l’urgence de sortir de notre dépendance au gaz en général et au gaz Russe en priorité, l’Union européenne travaille à une proposition d’urgence sur le stockage du gaz.
Sur la base d’une proposition de la Commission, le Parlement et le Conseil devront essayer de se mettre d’accord sur le texte final ce lundi 16 mai au soir, lors d’une première négociation de trilogue.
La sécurité de l’approvisionnement est indispensable et nous devons tout mettre en œuvre pour limiter les impacts énergétiques de la guerre sur les ménages, mais les positions européennes majoritaires révèlent encore une addiction toxique aux fossiles.
Déclaration de Marie Toussaint, vice-présidente du groupe Verts-ALE, rapportrice fictive sur le règlement gazier et membre de l’équipe de négociation sur le stockage de gaz :
« Grâce au travail du groupe Verts-ALE, la version du texte du Parlement reconnaît enfin le rôle de l’efficacité énergétique dans la sécurité d’approvisionnement. Les États membres qui n’atteindront pas l’objectif obligatoire de remplissage devront garantir un montant équivalent d’économies d’énergie, ce qui est une bonne nouvelle pour les consommatrices et les consommateurs : l’énergie la plus économique et la plus sûre est celle que nous ne consommons pas.
Autre victoire, après avoir appelé à un embargo sur le gaz russe, le Parlement européen a renforcé les dispositions visant à éviter que des acteurs comme GazProm n’aient la main sur la gestion de nos infrastructures de stockage de gaz et a rappelé que le gaz stocké ne pouvait venir de la Russie de Poutine.
Afin d’éviter de prolonger toute addiction aux fossiles, les écologistes ont arraché une limitation de ce texte à 2024 au plus tard.Le trilogue de ce soir montrera si les États membres sont prêts à utiliser, autant que possible, l’infrastructure européenne actuelle, au lieu de demander de nouveaux investissements dans les infrastructures. Il est regrettable que la position du Conseil comprenne de nombreuses dérogations pour différents États membres. Nous devrions éviter de créer des actifs potentiellement échoués et de bloquer le gaz dans le mix énergétique européen. Il sera également important pour le Parlement de s’assurer que la transparence, en particulier sur les prix, soit renforcée ; nous devons savoir si l’argent des contribuables, et quel montant, a été versé dans les coffres de guerre de Poutine.
On nous fait croire qu’il faut toujours plus de gaz, qu’il faut « diversifier » nos approvisionnements pour sortir de la dépendance au gaz Russe, qu’il faut acheter à tout prix du gaz à n’importe qui (dont du gaz de schiste américain), et remplir à tout va nos stocks.
Pourtant, y compris dans le cas d’un embargo européen sur le gaz russe, les études indépendantes ainsi que Fatih Birol, rejettent la proposition de redéploiement des infrastructures et contrats gaziers. Comme l’a souligné Antonio Guterres, nous devons sortir au plus vite du gaz à travers les économies d’énergie et les renouvelables. Ce sont les seules solutions garantissant l’indépendance et la solidarité énergétiques de l’Union, les gains de pouvoir d’achat et répondant à l’immense crise climatique.
Ces fonds publics que l’Europe pourrait jeter par la fenêtre doivent aller en priorité à l’efficacité et au développement des renouvelables ! Par conséquent, le règlement sur le stockage devrait être strictement temporaire, avec une clause de caducité très claire, suivie de plans très concrets pour mettre fin à la dépendance à l’égard des combustibles fossiles. C’est dans ce sens que le règlement stockage doit aller ainsi que le plan REPowerEU qui sera proposé par la Commission cette semaine. »
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