RePowerEU : un saut en avant pour sortir du gaz russe
La Commission européenne a présenté mercredi 18 mai le paquet REPower EU. Cette série de propositions visant à diversifier l’énergie doit permettre à l’Union euroépenne de ne plus dépendre des énergies fossiles en provenance de Russie d’ici à 2027.
Le paquet comprend des propositions législatives faisant passer l’objectif climatique pour les énergies renouvelables de 40 à 45% d’ici 2030, celui pour l’efficacité énergétique de 9 à 13% ; ainsi qu’ une stratégie solaire et des propositions pour le financement de la transition énergétique. Le groupe Verts/ALE salue les mesures légales et contraignantes visant à accroître les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, ainsi que la proposition d’une obligation légale d’installer des panneaux solaires sur les toits des nouveaux bâtiments d’ici 2026 et sur les bâtiments existants d’ici 2029.
Malgré des propositions indispensables sur l’efficacité énergétique, les renouvelables et le solaire, le groupe Verts/ALE regrette la porte ouverte laissée aux investissements dans les infrastructures fossiles.
Marie Toussaint, rapprotrice fictive pour le groupe Verts/ALE au sein de la commission de l’Industrie, de la recherche et de l’énergie sur les dossiers gaziers commente :
« Nous saluons le fait que la Commission européenne propose des mesures législatives avec des objectifs contraignants pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Pour nous, ces propositions de simple bon sens auraient dû figurer dans le premier paquet climat…
Nous nous félicitons aussi de la proposition visant à développer le solaire en toiture. Si le prochain objectif devra être l’indépendance de l’Union européenne vis-à-vis des cellules solaires produites en Chine, 24,4 % de la consommation finale d’électricité de l’Union européenne pourrait être couverte par l’électricité produite par les panneaux solaires sur toit, ce qui équivaut à plus de 321 pétroliers de gaz naturel liquifié (GNL) !
Il est par contre totalement inacceptable que la Commission européenne laisse la porte ouverte aux États membres de l’Union européenne pour continuer à financer des infrastructures énergétiques fossiles. L’Agence internationale de l’énergie de Fatih Birol et l’ONU nous le disent : nous devons mettre un terme aux gaz d’ici 2035 et donc cesser, dès maintenant, de développer nos infrastructures de gaz. Par ailleurs, une nouvelle étude nous appelle à ne pas extraire 40% des réserves fossiles déjà exploitées.
La guerre nous montre que, si nous devons sortir en urgence de la dépendance au gaz Russe, nous devons aussi mettre un terme à tous les fossiles et ne pas remplacer une dépendance par une autre. Le GNL, composé majoritairement de gaz de schiste en provenance des États-Unis, ou le gaz du Golfe ne sont pas des solutions de long terme.
Si l’objectif de sortie des fossiles russes est acté, il est conçu comme un objectif stratégique en soi là où l’urgence climatique et environnementale devrait nous obliger à penser stratégiquement la sortie des fossiles russes comme un premier pas vers la sortie des fossiles tout court. La seule vraie solution, c’est de mettre fin à nos dépendances énergétiques, investir massivement dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. En effet, chaque 1 % d’économie d’énergie correspond à une réduction de 2,6 % des importations de gaz.
Nous nous trompons si nous pensons que nous devons remplacer une dépendance énergétique par une autre. Pour sortir de sa dépendance énergétique à la Russie, l’Europe ne peut choisir qu’une voie : sobriété, efficacité, renouvelables. Pour le climat, pour la paix, pour la justice : sortons l’Europe des fossiles, d’où qu’elles viennent et au plus vite !«
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