Projets gaziers dans la liste de Projets d’intérêts communs : d’autres options sont possibles !

15 novembre 2021

Alors que la COP26 battait son plein, la Commission européenne a proposé une liste de projets d’infrastructures énergétiques dites “prioritaires”… dans laquelle se trouvent des projets gaziers !  Le groupe Verts/ALE propose de remplacer les projets gaziers fossiles pour obtenir un système énergétique basé à 100% sur les énergies renouvelables.

Pourquoi la 5e liste de projets d’intérêts communs (PIC) est inacceptable ?

 

Une dynamique internationale

  • Pour que l’objectif de maintenir l’augmentation de la température mondiale en dessous de +1,5°C reste atteignable, il est indispensable de cesser de financer les énergies fossiles. Alors que des pays se sont engagés, à Glasgow, à ne plus financer les énergies fossiles, l’Union européenne doit cesser de soutenir ces énergies, à l’étranger comme sur son territoire, et réorienter ses investissements vers les énergies renouvelables et vers l’efficacité énergétique.
  • 6 ans après l’Accord de Paris, les objectifs climatiques par pays à travers le monde nous emmènent vers un réchauffement catastrophique. Nous devons faire plus et plus vite.

 

Sortons des énergies fossiles !

  • Sortir des énergies fossiles est indispensable car elles constituent encore 80% de la consommation énergétique mondiale.
  • Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), pour rester sur une trajectoire de +1,5°C, il est indispensable de mettre fin aux investissements dans l’exploration ou l’extraction de tous les combustibles fossiles. Les États doivent accélérer leur sortie des énergies fossiles, y compris du gaz fossile, pour aller vers un système énergétique basé sur les énergies renouvelables et sur la sobriété énergétique d’ici à 2040, tout en s’assurant que cette transition protège les personnes les plus vulnérables.
  • La Commission européenne estime que la consommation de gaz fossile devrait avoir baissé de 36% d’ici à 2030 pour respecter l’objectif climatique de l’Union européenne. Pourtant, elle continue de proposer que des investissements publics et privés dans des infrastructures gazières et des centrales à gaz soient possibles.

 

Une proposition de 5e liste de PIC inacceptable

  • Le 11 novembre, en plein pendant la COP26, la Commission européenne a présenté une liste d’infrastructures énergétiques “prioritaires” (liste PIC) éligibles aux financements publics… et les projets gaziers sont toujours hauts sur cette liste !
  • Les projets de combustibles fossiles présents sur cette 5e liste PIC ne sont pas alignés avec les objectifs climatiques de l’Union européenne et leur présence permettra d’engloutir des ressources publiques limitées dans des projets qui ne sont pas durables.

 

Obligation légale

  • L’Union européenne doit respecter l’article 2.1.c de l’Accord de Paris qui oblige les pays à aligner leurs financements avec l’objectif de réchauffement de l’Accord de Paris !
  • Selon l’article 6.4 de la Loi climat européenne, la Commission doit évaluer “avant son adoption, la cohérence de tout projet de mesure ou de proposition législative, y compris les propositions budgétaires, au regard de l’objectif de neutralité climatique énoncé à l’article 2, paragraphe 1, et des objectifs de l’Union en matière de climat pour 2030 et 2040 […] au moment de l’adoption. […] Lorsqu’elle élabore un projet de mesure ou de proposition législative, la Commission s’efforce de l’aligner sur les objectifs du présent règlement. Tout non-alignement est motivé par la Commission dans le cadre de l’évaluation de la cohérence visée au présent paragraphe.”

 

Il existe des projets alternatifs qui respectent les objectifs climatiques de l’Union européenne ! Nous devons rejeter tous les projets gaziers fossiles et approuver les options proposées par le groupe Verts/ALE.

 

Liste PCI proposée
par la Commission européenne

Exemples
de projets gaziers problématiques

 

 

Projets alternatifs

proposés par le groupe Verts/ALE

 

Eastmed (« TRA-N-330» TYNDP)

  • Gazoduc transportant du gaz fossile du bassin levantin (Chypre, Israël et potentiellement la Palestine) vers Chypre, la Grèce et l’Italie : le plus long gazoduc d’Europe et le plus profond du monde
  • Il comprendrait une section de 1 300 km en mer et une section de 600 km sur terre et deux compresseurs
  • Coût : 5 à 10 milliards d’euros

Tous ces projets pourraient être remplacés par un système énergétique intégré, basé à 100 % sur les énergies renouvelables et d’une grande efficacité énergétique composé de :

 

  • réseaux électriques, en particulier ceux qui permettent, grâce à des infrastructures, des mesures et des politiques adéquates, aux citoyennes et aux citoyen de jouer un rôle actif en produisant des énergies renouvelables, en stockant l’énergie – dans des batteries, par exemple – et en réduisant ou en déplaçant leur consommation énergétique

    Exemple : Communautés énergétiques citoyennes à la frontière germano-néerlandaise

  • réseaux et des interconnecteurs d’électricité renouvelable offshore, ainsi que des systèmes hybrides parmi lesquels des infrastructures d’hydrogène

    Exemple : Le projet d’îlot énergétique en mer du Nord
     

  • stockage de l’électricité, electricity storage, réponse à la demande et infrastructures power-to-X qui permettent de convertir ou de stocker l’électricité en utilisant l’énergie électrique excédentaire

    Exemple : Le projet de stockage par batteries et d’énergies renouvelables aux Açores : Graciosa Hybrid Renewable Power Plant
     

  • des réseaux électriques “intelligents”, des systèmes de chauffage urbain et des programmes d’efficacité énergétique pour réduire les besoin en énergie fossile et leur transport

    Exemple : Le système de chauffage urbain Sønderjyllands/Flensburg
     

  • Électrolyseurs et infrastructures de transport d’hydrogène connectés aux installations de production d’énergie renouvelable et aux installations industrielles qui utilisent de l’hydrogène pour des procédés qui ne peuvent pas être électrifiés

    Exemple : Le HYBRIT project pour la fabrication d’acier durable

 

BRUA Bulgarie-Roumanie-Hongrie-Autriche (« TRA-A-1322 » TYNPD)

  • Gazoduc qui transporterait du gaz fossile de Podișor (Roumanie) à Recaș (frontière hongroise) et ferait partie d’un interconnecteur gazier Bulgarie-Roumanie-Hongrie-Autriche qui transporterait du gaz d’Azerbaïdjan et de la mer Noire  
  • Tronçon de gazoduc de 479km + 3 compresseurs intégré à un projet de gazoduc de 1 300 km
  • Coût : 500 millions d’euros

Melita « MTGP » (« TRA-A-31 » TYNPD)

  • Projet de 159 km de gazoduc offshore + 7 k m terrestre, de Delimara (Malte) à Géla (Sicile-Italie)
  • La Sicile est déjà bien connectée à l’Italie par des terminaux de GNL (utilisés à moins de 25% de leur capacités)
  • Malte serait prisonnière des combustibles fossiles alors qu’elle a un gros potentiel pour les énergies renouvelables

Additionnal LNG terminals

  • Les terminaux de GNL actuels sont en majorité sous-utilisés. Dans bien des cas, le gaz liquéfié n’est pas utilisé pour chauffer les logements, mais pour fabriquer du plastique et de l’engrais.

La crise du gaz actuelle montre combien les terminaux de GNL ne sont la solution miracle ni pour la sécurité énergétique ni pour un système énergétique abordable et durable.

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