Salima Yenbou sur la situation en Tunisie
Depuis juillet, nous suivons de près les évolutions politiques. Instauration d’un état d’urgence sans date de fin.
Concentration de tous les pouvoirs dans les mains du Président.
Suspension du parlement et de la Constitution de 2014.
Assignations à résidence, interdictions de quitter le pays.
Cours militaires pour juger des civils.
Alertes des ONG.
Depuis juillet, nous sommes inquiets.
Depuis juillet, nous attendons des signaux rassurants qui ne sont pas suffisamment venus.
C’est pour cela que, dans notre résolution :
– Nous rappelons tout le chemin que la Tunisie a parcouru depuis 2011, seul pays du Maghreb à avoir réussi à prendre la voie de la démocratie
– Nous exprimons notre inquiétude
– Nous demandons au président une feuille de route claire.
Je comprends la défiance du peuple tunisien face à un Parlement bloqué qui n’a pas su faire face à la crise économique, sociale et sanitaire, mais je ne peux pas croire qu’il aspire à un retour en arrière.
J’entends qu’une partie de la population tunisienne a confiance en son Président, mais cette confiance ne peut pas se substituer, à long terme, au bon fonctionnement d’institutions indépendantes.
Comme Jean Monnet disait : « Rien n’est possible sans les hommes – et je rajoute les femmes – mais rien n’est durable sans les institutions ».
Je suis fière d’être la rapportrice pour mon groupe sur la Tunisie, ce pays si courageux qui a fait le pari de la démocratie et qui a gagné, à travers le Quartet, le Prix Nobel de la Paix en 2015.
Nous vous soutiendrons toujours dans ce combat car l’enjeu est important et le chemin parcouru précieux.
Vive la démocratie tunisienne. Téhech democrattiyaa tunssiya!
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