Sarkozy : stratégie pour un échec à Copenhague
Bruxelles, le 8 septembre 2009
Alors que le Président ne perd pas une occasion de proclamer son indéfectible engagement pour protéger le climat, y compris autour de la polémique sur la taxe carbone, son action au niveau européen contredit clairement ses discours.
« Nicolas Sarkozy est en train de saboter à Bruxelles l’espoir d’un accord international sur le climat pour succéder au Protocole de Kyoto, en étant le seul chef d’Etat européen à refuser que l’Europe s’engage sur un soutien financier chiffré aux pays du Sud », déclare Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie.
La Commission européenne doit, jeudi 10 septembre, rendre publique sa position sur le point clef de la négociation climatique : le soutien financier que les pays riches en général, et l’Union européenne en particulier, sont prêts à apporter aux pays en développement pour les aider à faire face à l’emballement climatique. Les experts s’accordent sur le fait qu’un tel soutien, estimé à environ 100 milliards d’euros par an, n’est pas seulement légitime, il est indispensable à la signature d’un accord international en fin d’année lors du Sommet Climat de Copenhague. Sous prétexte tactique, c’est tout l’édifice très fragile de la négociation climatique que la France met en danger.
« En bloquant l’annonce d’un chiffre ambitieux de soutien financier aux pays du Sud, la France et Nicolas Sarkozy risquent de faire capoter la négociation climatique à Copenhague. Loin des discours, Nicolas Sarkozy devrait garder en tête deux chiffres : ce sont déjà 300.000 personnes qui meurent chaque année à cause du changement climatique ; les pays riches sont responsables de 80% des gaz à effet de serre accumulés dans l’atmosphère! » ajoute Yannick Jadot. « La catastrophe humanitaire prévisible dans les pays du sud ne peut pas être la variable d’ajustement de la négociation climatique ».