Tribune – Ligne Nice-Coni : « Sauvons le train des merveilles »
Dans cette tribune publiéele 4 janvier 2021 dans Nice Matin, Caroline Roose, eurodéputée Verts/ALE, membre de la commission du développement régional et habitante des Alpes-Maritimes, et Karima Delli eurodéputée, présidente de la commission Transport, appellent à réhabiliter la ligne ferroviaire Nice-Coni, au nom de la transition écologique et de la cohésion territoriale.
L’avenir de la ligne ferroviaire Nice-Coni est compromis. Le « train des Merveilles », qui relie la métropole azuréenne à la ville de Turin, constitue l’un des plus beaux trajets ferroviaires d’Europe.
Cette ligne fait face à une dégradation de ses installations et, faute de financements pour les travaux de remise en état, voit son existence menacée. En novembre, nous avons rencontré le Collectif » Sauvegarder et promouvoir la ligne Nice-Breil-Tende-Cuneo-Vintimille » ainsi que des élus et acteurs locaux engagés dans ce combat.
En tant qu’élues écologistes, nous nous battons pour débloquer des financements européens et nationaux qui garantiront sa survie.
Une ligne primordiale pour les habitants de la région
Les axes ferroviaires ont une importance vitale et sont au cœur de la transition verte. De par son faible bilan carbone, le train fait figure de priorité dans les engagements climatiques de l’UE. Mais au-delà des discours d’intention, cette préoccupation doit se retrouver dans l’aménagement quotidien de nos territoires.
La ligne Nice-Coni est structurante pour l’économie de la région. La fermer serait une aberration dans le contexte de la crise climatique, et contraire aux ambitions du Pacte vert lancé par l’UE. Côté français comme italien, elle est empruntée par des milliers de voyageurs pour les déplacements quotidiens, vers le lieu de travail ou l’école, mais aussi par les touristes désireux de découvrir la richesse du patrimoine. La tempête Alex qui a frappé la région a renforcé ce constat. Seule la ligne ferroviaire était encore en état de fonctionnement et a permis aux habitants de la vallée de la Roya d’être approvisionnés.
En 1939, il fallait 2 h 30 pour relier Turin à la Méditerranée contre 4h30 aujourd’hui, alors même que le couloir routier de cette zone est saturé et engendre une pollution majeure.
Alors que faire ? Agir à l’échelle nationale comme européenne.
Les besoins de financement sont estimés entre 150-200 millions d’euros. Certains travaux deviennent urgents. Dans le cadre du plan de relance, il faut s’assurer qu’un tel projet fasse figure de priorité nationale et européenne pour répondre aux besoins de mobilité des Français. Le train est 32 fois moins polluant que la voiture. En réduire le recours serait une erreur stratégique. 2021 sera l’année européenne du rail, et promouvra le transport ferroviaire conformément aux objectifs climatiques de l’UE.
Nous nous sommes engagées à réhabiliter cette ligne. Les promesses du Président lors de sa visite dans les vallées sinistrées ne doivent pas rester vaines. Cette bataille sera un test pour mesurer sa politique des territoires.
Ensemble, sauvons le train des Merveilles !
Tribune libre
CAROLINE ROOSE ET KARIMA DELLI
Eurodéputées Verts/ALE
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