A Flamanville, non au nucléaire et à l’exploitation des ouvriers !
Ce week-end, un grand rassemblement populaire avait lieu à Flamanville pour exiger l’arrêt du nucléaire en France. Le lieu n’a pas été choisi par hasard, et pour cause: le chantier de l’EPR de Flamanville est un des plus grands symboles des dérives du système nucléaire, qu’elles soient d’ordre industriel, financier, ou social. Prises séparément, elles expriment déjà la méfiance que chacun est en droit de ressentir face à cette énergie du siècle dernier, d’autant plus après le drame de Fukushima. Une fois cumulées, elles montrent l’urgence qu’il y a à sortir au plus vite de cette industrie dépassée, maintenue à bout de bras envers et contre notre intérêt bien compris.
Le changement avait pourtant été annoncé en grande pompe par les dirigeantes socialiste et écologiste en 2011. L’accord électoral des deux partis en vue des législatives de 2012 ne prévoyait-il pas la fermeture de 24 réacteurs à horizon 2025? La désignation de François Hollande et ses multiples revirements sur le sujet ont fini par dissiper tout doute. Et même si les plus intéressés n’ont pas hésité à le suivre au gouvernement, la suite s’est révélée conforme à ce que nous pressentions avant même le premier tour: le quinquennat Hollande s’achèvera sans la moindre fermeture de centrale, pas même celle de la doyenne des centrales françaises: Fessenheim. Si encore elle était la seule! Mais non, les trois quarts des centrales françaises ont beau atteindre leur limite d’âge en 2016, leur prolongement a été entériné par les gouvernements Ayrault puis Valls. Plutôt que changement, les cinq années passées ont donc été celles de la continuité en interne, voire même de la relance à l’international avec l’exemple tout récent du projet d’EPR à Hinkley Point en Angleterre.
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