Biodiversité: Le Parlement s’engage contre le naufrage de l’Arche de Noé
Commandée à l’initiative du Groupe des Verts Européens, cette étude relativise les effets d’annonce environnementaux des Etats membres et tout particulièrement de la France, et relève de graves manquements de celle-ci en matière de protection de la biodiversité qui fait aujourd’hui face à une «crise majeure» sur le territoire européen et hexagonal.
Pour Sandrine Bélier, membre des commissions Pétitions et Environnement: «Cette étude place une fois de plus la France dans le camp des mauvais élèves de l’Union quant à la transposition du droit européen de l’environnement! Manque de transparence, manque d’objectivité, rejet du principe de précaution. A ceci pourrait encore être ajoutées la faiblesse des ressources financières allouées à la protection de la biodiversité et l’absence criante de volontarisme politique en la matière. C’est là un zéro pointé pour la France».
Entre autres projets incriminés, les grands chantiers routiers de l’agglomération orléanaise ou encore l’urbanisation programmée des marais salants de Guérande. Ces deux exemples illustrent respectivement la faiblesse de la qualité scientifique et le manque d’objectivité des études d’impact, et la lenteur de transposition des directives Habitats et Oiseaux qui laisse loisir aux collectivités territoriales de contourner l’évolution du droit européen.
«Les griefs émis par les auteurs du rapport sont extrêmement préoccupants, alerte Sandrine Bélier. Le retard pris par la France dans l’adoption de mesures de protection pourtant votées à l’échelle européenne, a aujourd’hui un impact dramatique sur l’érosion de la biodiversité. Si, au-delà des discours médiatiques, certains pays de l’Union, dont la France, s’obstinent à ne pas remplir leurs obligations environnementales et humaines, et que la Commission Barroso continue à fermer les yeux sur ces pratiques, c’est l’Arche de Noé que l’on condamne à couler et les citoyens avec!»