Budget européen 2012 et 2013 : « Une impasse budgétaire toujours plus catastrophique »
« En politique, on est parfois amené à avaler des couleuvres. Et on y est souvent contraint pour des raisons de réalisme. Mais nous avons le sentiment, avec le Budget 2013, que le Conseil nous a fait avaler un boa, que nous risquons de digérer pendant longtemps, et qui n’augure rien de bon pour les étapes suivantes…
On continue donc dans la logique des retards de paiement, qui produira les effets désastreux que l’on sait dans les mois à venir. On persiste dans le projet de recherche ITER sur la fusion nucléaire, dont il faudra me démontrer l’urgence et la pertinence en ces temps de crise. On enterre le pacte de croissance, qui avait été voulu par le Conseil lui-même. Que le Conseil nous propose un tel compromis, ce n’est pas si étonnant quand on connaît son fonctionnement. Mais que le Parlement européen l’accepte, même du bout des doigts, c’est beaucoup plus inquiétant !
Indépendamment de l’appréciation que l’on peut faire de ce compromis, la posture qu’a pris le Parlement dans ces débats ne va pas nous renforcer pour les étapes suivantes. Elle nous met plutôt en situation de fragilité et de faiblesse pour les grands enjeux à venir, dont celui du Cadre financier 2014-2020. »
François Alfonsi, membre de la commission Budget a pour sa part estimé que :
« Les Etats qui, comme la France, avaient fait de la mobilisation des crédits européens une priorité du plan de relance, refusent aujourd’hui d’honorer leurs engagements pour solder l’exécution du budget 2012, et reportent sur 2013 une impasse budgétaire qui sera catastrophique. Notre groupe a voté contre ce compromis car il est le résultat de l’inconséquence des Etats face à la construction européenne. »