Budget européen : les Etats doivent maintenant négocier avec le Parlement européen
Commentant les résultats du Conseil européen, les présidents des quatre principaux groupes politiques du Parlement européen ont publié la déclaration commune suivante :
« La priorité qui sous-tend les choix du Parlement européen est l’ambition de promouvoir la croissance et l’investissement dans l’UE, et donc de contribuer à ce que l’Europe sorte de la crise, de manière soutenable.
Cet accord ne renforcera pas la compétitivité de l’économie européenne. Au contraire, il ne fera que l’affaiblir. Ce n’est pas dans l’intérêt des citoyens européens.
Le Parlement européen ne peut accepter en l’état l’accord trouvé aujourd’hui au Conseil européen. Nous regrettons que Monsieur Van Rompuy n’ait pas parlé, ni négocié avec nous au cours des derniers mois.
C’est maintenant que les véritables négociations vont commencer, avec le Parlement européen. Nous maintiendrons les priorités que nous avons clairement indiquées à plusieurs reprises.
Nous constatons avec étonnement que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE se sont accordés sur un budget qui mènerait à un déficit structurel. Des écarts importants entre les paiements et les engagements ne feraient que reporter les problèmes à plus tard et ne résoudraient en rien les problèmes existants. Nous restons fermes sur le respect de l’article 310 du Traité qui requiert un équilibre budgétaire.
S’ajoutent à cela quatre points importants que nous n’abandonnerons pas :
-Premièrement, nous appelons à la flexibilité: entre les années et entre les catégories de dépenses. C’est une approche sensée qui permettra d’utiliser au mieux nos ressources financières.
-Deuxièmement nous resterons fermes également sur la clause de révision obligatoire, avec vote à la majorité qualifiée au sein du Conseil, qui nous permettrait de réviser le cadre financier dans deux ou trois ans. Nous n’acceptons pas un budget d’austérité pour sept ans.
-Troisièmement, avec le même sens des responsabilités, nous appelons à la mise en place de véritables nouvelles ressources propres pour le budget européen qui remplaceraient progressivement le système actuel fondé sur les contributions nationales. Enfin, nous ne pouvons accepter un budget uniquement fondé sur les priorités du passé. Nous devons maintenir le soutien aux politiques orientées vers l’avenir, qui renforcent la compétitivité et la recherche européennes.
Le résultat du budget final déterminera si la deuxième décennie du XXIe siècle restera dans les mémoires comme un moment d’approfondissement de l’intégration, au bénéfice de l’ensemble des Européens, ou comme une impasse pour l’Europe, ou même un recul pour l’Europe dans un monde globalisé. »