C’est l’inaction la punition, pas l’écologie!

29 avril 2015
Ce mercredi 29 avril 2015, la Commission européenne adresse un nouvel avertissement à la France, coupable au regard de la directive sur la qualité de l’air de 2008, de dépasser les standards européens d’émissions de particules fines dans dix agglomérations dont Paris, Lyon ou encore Douai-Béthune-Valenciennes. Dans un communiqué, elle indique « La Commission européenne a demandé à la France de respecter la législation de l’UE exigeant que les États membres limitent l’exposition de leurs citoyens aux particules fines ». Elle ajoute que la France pourrait être renvoyée devant la Cour de justice de l’Union européenne « si le pays ne réagit pas dans un délai de deux mois ».

Ce rappel à l’ordre n’est pas le premier, puisqu’en 2011, la Commission européenne avait déjà tiré la sonnette d’alarme menaçant la France d’une amende pouvant théoriquement aller de 10 à 30 millions d’euros. Cela pose directement la question de la politique de transports menée par la France, puisque ce secteur concentre à lui seul 70% des émissions en ville.

Pour Karima DELLI, eurodéputée EELV et rapporteure sur la mobilité durable au Parlement européen :

« La réponse à l’urgence climatique ne peut se faire sans une révolution de nos modes de transport. Chacun sait que si nos déplacements nécessitent de consommer tant de pétrole, c’est parce qu’ils se résument encore trop souvent au « tout-routier ». L’objectif doit donc être de réaménager la ville en repensant la façon de nous y transporter, individus et marchandises confondus, grâce aux transports collectifs propres comme le tramway, le métro et le cycle, ainsi qu’au fret ferroviaire, fluvial et maritime. Au passage, le développement de ces modes de transport innovants permettrait de faire coup double, en créant des milliers d’emplois verts aujourd’hui inexistants, et en répondant au besoin de mobilité des 8 millions de nos concitoyens qui en sont privés. Sauf qu’en France, certains préfèrent encore considérer ces idées de bon sens comme un luxe pour bobo, préférant renoncer à une fiscalité verte qui taxe le pollueur au prétexte que ce serait une forme d’écologie punitive.

Pourtant, cet immobilisme a un coût. En France, 42 000 personnes décèdent chaque année prématurément à cause des particules fines émises pour moitié par le diesel routier, pour un total de 350 000 dans l’Europe entière. On estime l’air irrespirable 1 jour sur 4 pour la seule région Rhône-Alpes ! Et les prévisions de températures pour le siècle à venir ont beau remettre directement en cause les conditions d’existence des générations suivantes, rien n’y fait: la France continue de figurer parmi les cancres en termes de fiscalité verte, au 25ème rang des pays européens. Combien de fois faudra-t-il que la Commission européenne rappelle à l’ordre la France, avant que celle-ci respecte enfin la législation européenne en prenant des mesures de réductions des émissions de particules fines (restriction de la circulation, développement du maillage de transports collectifs sur le territoire, promotion des solutions de mobilité durable, etc.).»

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