Cacique Raoni : « Ils n’ont aucun respect pour les indigènes »

13 décembre 2012
A l’occasion de sa dernière visite en Europe, le Cacique Raoni s’est rendu au Parlement européen de Strasbourg. Il a décrit à Catherine Grèze et Eva Joly, eurodéputées EELV, les ravages de la déforestation dans l’Amazonie qui abrite son peuple. « Il faut encore un peu de forêt pour qu’on puisse respirer, pour se protéger de la chaleur et du réchauffement climatique. » Entretien vidéo.
Raoni est l’un des grands chefs du peuple des Kayapos vivant au cœur d’une réserve protégée sur le territoire du Brésil. Depuis des décennies, il incarne la tragédie des peuples autochtones, tellement fragiles face à l’accaparement de leurs terres, la destruction des ressources naturelles et de leur cadre de vie. « C’est la dernière fois que je viens en Europe, prévient-il, je vais désormais rester chez moi, dans mon village, dans ma famille. Je suis fatigué. D’autres doivent poursuivre la lutte pour défendre la cause indigène. »

Alors que Dilma Rousseff, la présidente du Brésil, est reçue à l’Elysée par François Hollande, le mardi 11 décembre 2012, le chef indien est venu dénoncer le chantier du barrage de Belo Monte sur le fleuve Xingu. Ce barrage devrait être le troisième plus grand au monde, après celui des Trois-Gorges en Chine et celui d’Itaipu à la frontière du Brésil et de l’Uruguay. Les travaux ont commencé en janvier 2012 avant d’être interrompus par une décision de justice estimant que la parole des tribus n’avait pas été entendue, puis repris en dépit de cet avis.

Raoni appelle à préserver le bassin amazonien et sa formidable biodiversité. Il insiste surtout sur la catastrophe sociale, écologique et économique que représente ce projet : plus de 660 kilomètres carré dont 400 de forêt primaire en territoires autochtones vont être inondés, entraînant le déplacement de 20 000 personnes. Au Parlement européen, puis face au président de la Commission européenne José Manuel Barroso, le chef Raoni pose également la question centrale du rôle des entreprises européennes qui participent à la construction de ce projet titanesque.

« J’aimerais vous demander à vous, Européens, de réfléchir à ce problème et d’en parler, afin qu’on nous respecte en tant que peuple indigène. Ils veulent détruire nos terres, voilà pourquoi je suis là. Reprenez le flambeau ! »


Eva Joly , présidente de la commission Développement du Parlement européen et Catherine Grèze, membre de la commission Développement, accueillent le chef Raoni, accompagné de son neveu Megaron Txucarramae qui perpétuera son combat et son petit-neveu Bemoro Metuktire.

– En savoir plus sur le site de l’association Urgence Amazonie
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Un commentaire

  • Raphaël Zacharie de IZARRA dit:
     - 

    CONTRE LE DISCOURS ÉMOTIONNEL DES ADEPTES DE RAONI

    Pure démagogie que cette défense inconditionnelle, irréfléchie de la cause du chef indien Raoni de la part de gens n’ayant aucune idée des réels problèmes soulevés en ce domaine sinon des préjugés écologiques sans nuance, bref un parti-pris infantile et caricatural !

    Certes Raoni est photogénique en vieux sage des bois, sympathique en gentil David primitif à l’assaut du méchant Goliath juché sur son bulldozer mais cela ne suffit pas pour baser une vraie réflexion.

    Les choses ne sont pas aussi simplistes que ça. Le problème présenté par les médias de façon manichéenne, émotionnelle, irrationnelle est en réalité beaucoup plus complexe.

    (Au fait, les livres que Raoni veut nous vendre pour défendre sa cause, n’ont-ils pas été fabriqués avec des arbres ?)

    Cette manière partisane, unilatérale et hystérique de procéder de la part des défenseurs de Raoni est malhonnête, sotte et immorale.

    Les pro-forêts sont bien contents de profiter de l’électricité sans déchets produite par les barrages ! Ces ennemis de leur propre civilisation préféreraient peut-être que l’on produise de l’électricité à partir de matières fossiles polluantes ?

    Raoni ne détient pas la vérité sous prétexte qu’il fait partie d’une minorité et qu’il prône un mode de vie « écologique », exotique, prétendument sain vu depuis nos salons parisiens…

    Vivre dans une ville moderne n’est pas une tare que je sache ! Au contraire, la cité est la manifestation triomphante du génie humain qui domestique son espace de vie, contrôle son environnement, maîtrise les éléments, érige des temples technologiques de beauté, d’opulence et de bien-être à sa gloire.

    La friche est l’ennemie de l’homme qui pense, agit, évolue.

    La sagesse de Raoni n’est pas plus profonde ni belle que celle de notre siècle lumineux, quoi qu’on dise.

    Permettez que je défende la Civilisation et ses bienfaits au lieu des intérêts limités d’une minorité à vue brève.

    Ne cédons pas face à la dictature et au chantage d’une minorité ethnique n’ayant pas toutes les données d’une affaire dépassant ses minuscules frontières politiques et psychologiques !

    Les arguments de Raoni sont certes plaisants aux yeux des (faux) humanistes mais objectivement restent étroits, égoïstes, ethnocentriques.

    La vérité n’est pas nécessairement du côté des rebelles minoritaires. Sacrifier les intérêts de la majorité (c’est à dire les nôtres) pour préserver ceux d’une minorité, cela ne s’appelle pas de la démocratie mais de la tyrannie !

    Raphaël Zacharie de IZARRA

    VOIR LA VIDEO :

    http://www.dailymotion.com/video/xm283p_contre-les-defenseurs-de-raoni-raphael-zacharie-de-izarra_news

    Raphaël Zacharie de IZARRA

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