Cinq bonnes raisons de se mobiliser contre le TTIP – Raison 5 : l’impact sur l’emploi et les PME

7 juin 2015
Cette semaine, nous prenons le parti de vous présenter cinq bonnes raisons de se mobiliser pour faire échouer le projet de Traité transatlantique de libre échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis (TTIP). Cinquième raison pour Philippe LAMBERTS, l’impact sur l’emploi et sur les PME.
La Commission européenne a essayé de nous vendre le TTIP en prétextant que ce serait bon pour l’emploi et bon pour les PME, mais sans une réelle expertise sérieusement chiffrée. De nombreux économistes contestent les chiffres de création d’emplois mis en avant par la Commission, dont Dean Baker, du Centre américain pour la recherche économique et politique, qui les a qualifié de «malhonnêtes». La Commission elle-même a pris ses distances avec ces études qui proclamaient que le TTIP allait créer un grand nombre d’emplois. D’autres études ont même plutôt pointé beaucoup de pertes d’emploi, tandis que le propre rapport d’évaluation d’impact de la Commission admet que le Traité transatlantique risque d’avoir des effets négatifs pour les travailleurs européens.

Les négociateurs du TTIP ont également mis au centre de leur communication les petites et moyennes entreprises (PME), afin de détourner l’attention de l’opinion publique tandis que les grandes firmes et leurs lobbies influaient de façon scandaleuse sur l’ordre du jour des négociations. Les écologistes n’ont trouvé aucune preuve qui montrerait que le TTIP bénéficierait à l’ensemble des PME. Au contraire, le traité risque bien de saper tous les efforts pour soutenir et développer les économies locales. L’Union européenne veut par exemple pouvoir accéder aux marchés publics des États-Unis, mais de nombreux États y ont un droit des affaires favorable aux PME. La Commission fait valoir que ces règles sont discriminatoires et agissent comme des « barrières localisées au commerce. » Un des principaux résultats du TTIP pourrait donc bien être la prohibition de ces règles de protection des petites entreprises, contrairement à ce qui est affiché.

Les syndicats en Europe et aux États-Unis se sont clairement prononcés contre le Traité transatlantique. Beaucoup craignent qu’il exerce une pression à la baisse sur les salaires et provoque l’affaiblissement des droits des travailleurs comme des normes de sécurité. Les États-Unis n’ont ratifié que deux des huit conventions de l’OIT (Organisation internationale du Travail) sur les droits des travailleurs, et nous avons signalé q’ils n’avaient pas l’intention de les signer dans le cadre de TTIP. La perspective de «nivellement par le haut», pour les normes comme pour les travailleurs, est donc plus qu’improbable.

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