Climat : qu’attend l’Union européenne pour agir à Doha ?
La centaine de pays en voie de développement présents sur place souhaitent ainsi mettre sur la table la question des « pertes et dégâts » (« loss and damage »). Ce concept est apparu pour la première lors de la conférence de Cancún en 2010 où tous les pays se sont mis d’accord pour réduire les pertes et dégâts consécutifs au changement climatique. L’année suivante, à Durban en 2011, les pays ont décidé de se donner un an pour pour travailler sur ce sujet, avant d’agir plus concrètement lors de la prochaine rencontre… à Doha. Nous y sommes aujourd’hui : l’idée d’un mécanisme associé à un « fonds d’assurance » qui paierait les dégâts conséquents au changement climatique est débattue. Au cours des discussions, les pays doivent également considérer de nouveaux accords internationaux afin d’accueillir les réfugiés climatiques.
Climate justice now par EurodeputesEE
Partout dans le monde, les effets du réchauffement de la planète deviennent de plus en plus visibles… particulièrement dans les pays les plus vulnérables, qui n’ont pas les capacités de se protéger face à ses changements rapides. Malheureusement, à cause du manque de volonté politique et de l’égoïsme des pays développés qui refusent de s’engager financièrement pour ralentir ce phénomène, les vieilles tensions entre les pays pauvres et riches réapparaissent. L’attentisme actuel de l’Union européenne, qui avait pourtant incarné un certain leadership dans les négociations à Durban, il y a un an, réussissant à former une alliance avec les Pays les moins développés (« least developed countries » – les LDC) et l’Alliance des petits pays insulaires (« alliance of small island states » – les AOSIS), risque de vexer ses anciens alliés.
L’UE et tous les pays développés du monde doivent sans tarder réaliser qu’ils font trop peu et trop lentement. Et leurs ministres doivent admettre que ces « pertes et dégâts » sont la conséquence directe de leur échec à s’investir, à tenter de contenir le réchauffement climatique, et à être solidaires des pays qui doivent s’adapter en premier et d’urgence à ce réchauffement dans le monde.
A Doha, tout le monde en convient : c’est la question centrale du financement qui fera ou défera les négociations. Les pays en voie de développement, les organisations non gouvernementales, tous les écologistes, font leur possible pour que les pays riches et les Etats-membres de l’Union européenne proposent enfin des actions concrètes à Doha et s’engagent financièrement. C’est l’Europe qui doit être chef de fil, reconnaître la responsabilité des pays les plus développés, et montrer aux plus vulnérables son sérieux et sa fiabilité dans la lutte contre le changement climatique.
Le 4 décembre, le Royaume-uni a mis 2,9 milliards sur la table pour 2013. Désormais, les eurodéputés du groupe des Verts/ALE encouragent les autres dirigeants européens à suivre cet exemple, afin que l’Europe démontre à ses co-négociateurs qu’elle joue un rôle actif. C’est une question vitale pour les pays les plus vulnérables qui ne peuvent pas attendre un chimérique traité international sur le climat.