Conseil européen: les leaders européens externalisent l’accueil des réfugiés et font d’Erdogan leur garde-frontière en chef
« Ce sommet montre, une fois de plus à quel point les gouvernements de l’UE peinent à s’entendre sur une réponse commune à la crise des réfugiés. La question cruciale de la répartition permanente et équitable des réfugiés entre partenaires a été repoussée.
Par contre, ils sont tous d’accord pour renforcer les contrôles aux frontières et faire en sorte que les réfugiés ne quittent pas la Turquie ou puissent y être renvoyés. En veillant à l’amélioration du sort des réfugiés en dehors de son territoire, l’UE ne peut pas pour autant se décharger de toute responsabilité dans l’accueil des réfugiés. La mort d’un réfugié abattu à la frontière bulgare devrait alarmer les dirigeants européens.
Si l’UE et la Turquie semblent avoir compris l’intérêt d’une entente mutuelle, il n’empêche que les leaders européens se fourvoieraient totalement en fermant les yeux sur l’escalade de la violence en Turquie. A deux semaines des élections et en s’abstenant de toute critique tout en promettant un accord à Erdogan, l’UE risque de donner l’impression qu’elle soutient la politique irresponsable du Président turc. Une posture qui pourrait fragiliser les Européens s’ils veulent convaincre l’AKP de renouer avec un processus démocratique pour instaurer la paix. Nous ne pouvons accepter que les États membres fassent d’Erdogan le garde suprême leurs frontières. »