Des normes plus strictes pour les produits alimentaires importés du Japon
Assailli par les députés verts, le président de la Commission affirme que les seuils de radioactivité autorisés dans les aliments en provenance du Japon seront plus drastiques que ceux en vigueur depuis Tchernobyl.
Et pourquoi pas une interdiction totale des produits en provenance du Japon, quitte à accorder en contrepartie une assistance financière supplémentaire, s’est interrogée mardi après-midi la député Michèle Rivasi (verts/ALE, France)? “Est-on obligé d’avoir des aliments contaminés, même si le taux de radioactivité est inférieur au seuil autorisé ?”, a-t-elle demandé à José Manuel Barroso.
“Les mesures prises sont suffisantes.” a assuré le président de la Commission. De nouvelles normes, plus strictes que celles existant jusqu’ici, seront appliquées sur les denrées importées du Japon dès le 8 avril, si le comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale entérine la proposition dont la Commission le saisira ce jour-là. Elles seront calquées sur les normes japonaises, plus draconiennes en matière de taux de radioactivité toléré. Cette décision de durcir les seuils autorisés sur les produits japonais n’a d’ailleurs été prise que « par précaution uniquement, en attendant la réévaluation du règlement 3954/87 Euratom » a-t-il ajouté. « Aucun aliment présentant un taux de radioactivité dangereux pour la santé n’a été signalé ».
Les autres produits entrant et circulant sur le marché intérieur restent quant à eux soumis aux seuils fixés suite à la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.
Harmoniser les réglementations
Il existe donc aujourd’hui deux niveaux de règlementation en Europe, s’est étonnée Rebecca Harms (verts/ALE, Allemagne). “Etes-vous prêts à corriger ces différences ? “ a -t-elle demandé. Le président de la Commission a précisé que si une telle harmonisation était bien envisagée, des réglementations n’interviendrait qu’après consultation d’experts scientifiques. Il a toutefois rappelé que les seuils existants ont été, eux aussi, établis par des experts et qu’il était tout à fait possible “de vivre en toute sécurité avec ces seuils car leur taux de radioactivité autorisée est négligeable ».
Natacha Muzy