Directoire de la Banque centrale européenne : il faut respecter la parité

23 octobre 2012
Par 20 voix contre 12, la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen vient de rendre un avis négatif quant à la nomination du luxembourgeois Yves Mersch au conseil d’administration de la Banque centrale européenne (BCE). Les eurodéputés ont voulu souligner l’absence de prise en considération de candidatures féminines pour le poste vacant.
Commentant l’issue du vote, l’eurodéputé EELV Jean-Paul Besset, membre de la commission économique et financière a estimé que :

« Aucune candidature de femmes n’a été prise en considération pour remplacer le membre sortant du Conseil de la BCE. Il s’agit là d’une discrimination indigne des principes européens. La parité homme-femme est un objectif constitutif des valeurs qui nous rassemblent. Il ne saurait y avoir d’exception bancaire ! »

L’eurodéputé belge Ecolo Philippe Lamberts, membre de la commission économique et financière a quant à lui estimé que :

« Malheureusement, et en dépit des assurances du président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, que les candidats de chaque sexe seraient pris en compte pour le remplacement de M. Gonzalez-Palerme (2), aucun candidat de sexe féminin n’a été retenu. Il n’y a pourtant pas de pénurie de candidates qualifiées, le fait de n’envisager aucune candidature féminine, en dépit de ces assurances, a laissé les députés sans aucune alternative. La nomination par les Verts de Karoline Linnert (Brême) et de Monika Heinold (Schleswig-Holstein) comme ministres des finances dans deux régions d’Allemagne démontre que la diversité de genre est d’abord une question de volonté politique.

Au delà de la question de genre, les prestations écrite et orale de M. Mersch ont démontré qu’il est dans la plus droite ligne de la pensée unique, se prononçant ouvertement contre l’indexation automatique des salaires, pour la flexibilisation des marchés du travail ou encore contre la taxe sur les transactions financières. Ces sujets relèvent de la sphère du débat politique et non monétaire, mais la Banque Centrale Européenne nous a habitués à intervenir hors de son mandat strict. Avec M. Mersch, la pensée unique a encore de beaux jours devant elle à Francfort. »

(1) Le Parlement européen a un rôle de consultation concernant les nominations au conseil de direction de la Banque centrale européenne. Bien que non contraignant, ce serait la première fois que le Parlement européen rejette un candidat au conseil d’administration. Ce serait là un signal fort.

(2) La Commission des Affaires économiques et monétaires avait déjà soulevé la question de la représentation des femmes. De plus, le président du comité Sharon Bowles a écrit au président de l’Euro groupe Jean-Claude Juncker en mai 2012 pour lui demander de veiller à ce qu’une candidate soit prise en considération pour le remplacement de M. Gonzalez-Palerme.

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